IF, crypto, RSE, bullshit : croisière au pays du bon sens

Oyez, oyez ! L’Insatiable n’en a pas fini de taper sur tous vos dépar­te­ments favo­ris… À défaut de gros tuyaux sur TC vous repren­drez bien un peu de purée de bits avec un deuxième article sur IF ? Mais si voyons, nous avons encore tant de belles choses à vous faire découvrir…

Pour com­men­cer dans la bonne humeur, les élus étu­diants IF se sont fait envoyer chier. Une d’entre eux à même fini en pleurs, en pleine réunion de départ’, à cause d’un membre de la direc­tion et d’un prof. Son tort ? Avoir eu l’audace de pré­sen­ter les résul­tats d’un son­dage des étu­diants à pro­pos des valeurs en IF et en rap­port avec l’article de la der­nière fois. Son­dage pour­tant miti­gé et à moi­tié dans le camp de la direc­tion. Qui plus est une pauvre 3IF, fraî­che­ment arri­vée du FIMI, par­mi les rares 20% de femmes à avoir eu le cou­rage de visi­ter cet entre-soi mas­cu­lin. Consciente d’avoir mer­dé, décriée par cer­tains profs révol­tés, la direc­tion pro­met de revoir le son­dage lors du pro­chain conseil, avec peut-être un peu plus de respect.

À défaut d’excuses publiques ou d’actions immé­diates, ils repoussent donc le débat et conçoivent déjà une com­mu­ni­ca­tion bien fice­lée et hypo­crite visant le FIMI et garan­tis­sant à IF son sta­tut fan­toche de pre­mier département.
Conti­nuons : on nous a fait par­ve­nir des infos crous­tillantes sur l’entreprise mar­raine des 3IF et véri­table coque­luche de la direc­tion. Il s’agit d’une star­tup, que nous nom­me­rons Ji Kom­pa­ny afin de ne pas finir sui­ci­dé de six balles dans le dos par la mafia russe. Et on fait bien car cette star­tup, fon­dée par un ancien, a inven­té sa propre cryp­to­mon­naie (déjà ça pue), sur sa propre infra­struc­ture, ce qui ferait d’elle un véri­table fleu­ron de l’innovation de la finance décen­tra­li­sée, cen­sor­ship-rési­lient (et donc une par­te­naire pri­vi­lé­giée du crime orga­ni­sé). À n’en pas déplaire aux IF, fans de cette tech­no à la mode. Or, d’après des infos insi­ders que l’Insatiable vous révèle en exclu­si­vi­té, l’entreprise ne pré­sen­te­rait que peu d’in­no­va­tions tech­niques, et aurait des acti­vi­tés très variées et chao­tiques dans le seul but de grat­ter du pro­fit sur la mode des cryptos.

Des­sin de Julie P.

Mais ça ce n’est encore rien, car l’on appren­drait aus­si que sa cryp­to peu inno­vante ser­vi­rait en réa­li­té à mon­nayer l’appartenance à un club d’investisseurs avec avan­tages en nature (voyages, concier­ge­rie…). De plus, des offres d’investissement dans des star­tups tierces seraient ensuite pro­po­sées aux membres, contre une part prise par nos amis de la Ji. Or ces star­tups seraient sou­vent mal décla­rées, trop jeunes, trop dou­teuses… Alors pour per­mettre au par­tage des pro­fits d’exister “léga­le­ment”, un mon­tage finan­cier habile consis­tant à créer et liqui­der des entre­prises fan­tômes aux îles caï­mans et autres para­dis, reflé­tant contrac­tuel­le­ment le deal entre Ji, les star­tups et les membres-inves­tis­seurs, seraient effec­tués. Ce qu’un employé aurait qua­li­fié ora­le­ment d’”optimisation fiscale” …
Bref, j’espère que la direc­tion du dépar­te­ment n’était pas au cou­rant car cette der­nière aurait fer­mé les yeux et accor­dé la rela­tion si convoi­tée de par­rain en échange de l’offre du fon­da­teur de Ji de pro­po­ser des chèques-cadeaux de 20k € à 5 star­tups IF (si elles existent), et de don­ner à notre vieux départ’ un sem­blant de style et d’avant-gardisme.
Un prof aurait même révé­lé que plus de 2/3 des ensei­gnants pré­fé­raient une alter­na­tive à la Ji, mais que les voix de la direc­tion ont enté­ri­né ce choix. Ben alors, on n’é­coute pas nos scien­ti­fiques quand ils nous disent que ça pue ? Amis GEN, ça me rap­pelle un truc …

“L’In­for­ma­tique et l’écologie”

Ah oui du coup, l’écologie. Vous connais­sez la RSE ? En théo­rie le dépar­te­ment RSE d’une boîte va créer des ini­tia­tives pour garan­tir le bien­fait social des acti­vi­tés de l’entreprise. En pra­tique, ils créent juste du conte­nu com’. En IF, on aime bien la RSE car toutes ses calom­nies finissent dans nos mails. Des exemples :

Relayé par un pro­fes­seur qui a dû à peine lire ce qu’il envoyait, le dépar­te­ment RSE de Socié­té­Gé­né­reuse (aus­si renom­mée par crainte de la mafia limou­saine), mar­raine des 5IF, pro­po­sait aux étu­diants de par­ti­ci­per à un jeu sur le numé­rique “vert”. Ce jeu consis­tait à coder une IA pour un jeu de pla­teau, où l’on incar­nait un chef de pro­jet devant battre ses adver­saires à la dif­fi­cile tâche de la ges­tion de pro­jet. Et l’écologie là-dedans ? Bah je sais pas. Hey le jeu s’appelait “Green circle”, au moins c’est dans le nom !
Une vidéo de 30 minutes accom­pa­gnant le jeu expli­quait que coder pro­pre­ment reve­nait à être plus vert car… nan fran­che­ment c’est n’importe quoi, l’op­ti­mi­sa­tion du code est un atome d’hydrogène dans l’o­céan de l’empreinte car­bone du numé­rique, sur­tout concer­nant du code de banque… Suc­cion­Gé­né­rale cepen­dant n’a cer­tai­ne­ment pas hési­té à repé­rer les gagnants par­mi des mil­liers d’étudiants pour les embau­cher. Allez hop-là, les RH au chô­mage et les plantes vertes par la fenêtre !

Plus récem­ment, relayé par l’administration à tous les IFs, Sau­cis­se­Gi­ron­daine fai­sait gagner des places pour le concours du “meilleur dev de France”. Places nor­ma­le­ment payantes. Wow, quelle oppor­tu­ni­té ! Oui, mais si c’est gra­tuit c’est que c’est toi le pro­duit. Ain­si, pour avoir une chance de gagner sa place, il fal­lait regar­der 45 minutes d’un MOOC sur la RSE et répondre à un QCM. Le thème de ce MOOC ? Un conden­sé de pro­pa­gande sur ce que fait Sabo­ta­ge­Gé­né­ral pour la pla­nète, les han­di­ca­pés, et les classes populaires.
On a regar­dé tout ça pour vous et … bah y’a rien d’intéressant, à part que la banque a signé sa pre­mière charte du numé­rique éco-res­pon­sable en 2019 et a mis l’option sur son site de bas­cu­ler en mode dal­to­nien. Applau­dis­sez s’il vous plait, et vive Sabor­da­ge­Gé­né­ra­li­sé ! Au pro­gramme si vous rem­por­tez une place : Une jour­née de tra­vail gra­tuite, pour don­ner une oppor­tu­ni­té aux nom­breux spon­sors de recru­ter les gagnants. En prime, une jour­née de confé­rence sur l’IA, les NFTs et la blo­ck­chain, car ça c’est éthique, ça c’est vert, ça c’est gagnant-gagnant. Vive la RSE !

De belles pers­pec­tives après la IF !

Chaque semaine, les dif­fé­rentes pro­mos de IF ont ain­si l’immense plai­sir de se faire spam­mer d’une ribam­belle de concours, hacka­thons, after­works, et autres angli­cismes ten­dances. Si vous tenez le rythme, peut-être que vous serez aux JO 2024, qui sait ?

Allez, un autre. Que diriez-vous d’une pro­po­si­tion d’emploi pour les 5IF dans la finance au sein d’un « fami­ly office » ? Pour les der­niers du fond, c’est une sorte de cabi­net de ges­tion de patri­moine qui s’occupe de faire fruc­ti­fier la mon­tagne de blé des plus riches for­tunes de la pla­nète. Vous attendent, entre autres, l’optimisation juri­dique et fis­cale du patri­moine, la ges­tion du parc immo­bi­lier, ou encore l’allocation d’actifs finan­ciers. Atten­tion tou­te­fois: c’est “une offre de poste un peu excep­tion­nelle et qui revêt un carac­tère confidentiel”.

Le nom de votre poten­tiel géné­reux patron n’a évi­dem­ment pas été com­mu­ni­qué. Nos recherches nous disent tou­te­fois que la per­sonne en ques­tion serait un ancien du dépar­te­ment, et fon­da­teur d’une entre­prise suisse plus que ren­table. Ah, la Suisse. Ses montres, ses cho­co­lats et son oseille. Cerise sur le gâteau, ce n’est pas si loin de notre capi­tale de la gas­tro­no­mie, sur­tout en jet privé.
L’entreprise comp­te­rait plu­sieurs mil­liers d’employés de par le monde, pour un chiffre d’af­faires d’un peu moins d’un mil­liard d’euros par an, et sur­tout une crois­sance ful­gu­rante de 70% chaque année. Pour par­ve­nir à ses fins, l’entreprise fait mar­cher à plein régime le turn-over et le VIE ! Le fameux Volon­ta­riat Inter­na­tio­nal en Entre­prise. La magie ? Pas de salaire !
Mais une petite indem­ni­té et un beau voyage en avion. Ce n’est pas tout, vous sou­hai­tez obte­nir une prime ? A vous les jets, le ski en famille et les sémi­naires à l’étranger ! Ces gra­ti­fi­ca­tions ne comptent pas comme de vraies primes, et sont donc exemptes de toutes taxes ! Qu’on se ras­sure, le patron indique payer ses impôts en France. Vive les alumnis !

Bref, bisous la direc­tion IF. Avec un peu de bonne volon­té de votre part on n’au­ra pas de choses à dire pour un 3e article et nous, pauvres auteurs révol­tés que nous sommes, nous ne serons pas envoyés en camp de tra­vaux for­cés en GE, pas vrai ?…

IFs ano­nymes

Bienvenue en GE

Bon­jour jeune étu­diant ! Oui oui, toi ! Toi qui se cache der­rière le jour­nal que tu tiens entre tes mains (ou peut-être que tu lis sur un écran ? Wow ce que c’est beau la tech­no­lo­gie, de nos jours vous savez, on n’est plus sur­pris par rien…).

Bien­ve­nue en Ingé­nie­rie­land, je vais te par­ler d’un loin­tain pas­sé, celui où le monde croyait encore en l’i­déo­lo­gie du pro­grès, au mirage de la crois­sance verte, au décou­plage… mais si, tu vois bien de quoi je parle : tout pro­grès tech­nique est une avan­cée pour l’hu­ma­ni­té, les tech­no­lo­gies vont nous sau­ver, il suf­fit de plan­ter des éoliennes et des pan­neaux solaires, mettre des voi­tures élec­triques, des cap­teurs par­tout pour opti­mi­ser les consom­ma­tions, de l’IA pour pilo­ter tout ça, et hop : le tour est joué.

Hm. Mouai. Je suis… com­ment dire… scep­tique ? Pas cli­ma­tos­cep­tique non, mais tech­no-scep­tique… ou plu­tôt devrais-je dire tech­no­cri­tique, car c’est comme ça que s’ap­pellent les per­sonnes qui remettent en cause le para­digme tech­nique et dénoncent (entre autre) les effets rebonds, la non-neu­tra­li­té des tech­niques et le manque de prise de recul sur les techniques.

Ah je te vois venir ! “ouiii, les amiiish, la lampe huiiiile, la décrois­saaaance, on va vivre dans une grooootte” alors non. Je t’ar­rête tout de suite, être tech­no-cri­tique c’est exer­cer son esprit cri­tique, c’est prendre du recul sur les choses, c’est étu­dier l’his­toire des tech­niques, com­ment elles se sont créées, par qui, pour qui, dans quel contexte elles existent, quels sont les rap­ports de force en pré­sence, qui contrôle l’é­mer­gence, l’u­sage, la gou­ver­nance des tech­niques, … bref, c’est un vrai cou­rant de pen­sée qui s’ins­crit dans une réflexion de sou­te­na­bi­li­té, très proche des mou­ve­ments éco­lo­gistes, qui ne prend pas en compte comme indi­ca­teur unique le PIB, mais élar­gi le scope à la place qu’oc­cupent les tech­niques dans nos sociétés.
Ah, et au pas­sage, la décrois­sance ça peut être vrai­ment chouette, et en plus c’est néces­saire d’y pen­ser, et ensemble si on veut pas tom­ber dans des dic­ta­tures éco­lo­giques, la réces­sion, le ration­ne­ment, ou d’autres joyeu­se­tés. Y a un super bou­quin de Timo­thée Par­rique là-des­sus, “Ralen­tir ou Périr”, dis­po à la BMC, je conseille vivement !
Bon, ok. Mer­ci pour l’in­tro cynique, on avait com­pris dès le titre, on n’est pas dans un loin­tain pas­sé mais bien dans le pré­sent et on fonce tou­jours dans le mur sans remettre en cause nos modes de pen­sée et d’ac­tions, nos for­ma­tions d’in­gé, nos outils, nos visions des choses.
Aujourd’­hui, si j’é­cris, c’est que je veux vous par­ler de mon dépar­te­ment, car je suis en génie élec­trique à l’IN­SA Lyon, et com­ment il n’é­chappe pas à la “ver­di­sa­tion façon ingénieur”.

C’est quoi aujourd’­hui un ingé­nieur GE ?

Un ingé­nieur GE déjà c’est quel­qu’un qui est capable de sup­por­ter une charge de tra­vail immense avec des consignes floues et des infos contra­dic­toires. Il doit être capable de rendre son pro­jet en fai­sant bonne figure, en mon­trant qu’il a appris des trucs, quel que soit le prix à payer : anti-dépres­seurs, heures de som­meil, loi­sirs, associations, …
Atten­tion, n’al­lez pas me faire dire ce que je ne dis pas : les enseignant.e.s, les per­son­nels et la direc­tion sont des amours, et seront (pour la plu­part) tou­jours à l’é­coute des dif­fi­cul­tés, prêt.e.s à aider.

Mais cela ne suf­fit pas lors­qu’il n’y a aucun espace mis en place par le dépar­te­ment pour expri­mer les res­sen­tis, les dif­fi­cul­tés, faire remon­ter tout ça et créer un dia­logue pro­pice à l’a­mé­lio­ra­tion des condi­tions de vie étu­diante, à la for­ma­tion et au futur métier que chaque étudiant.e exer­ce­ra. L’é­va­lua­tion des ensei­gne­ments est inexis­tante en GE, les moda­li­tés de contrôle de connais­sances (MCC) varient en fonc­tion de l’en­vie des profs et les retours sur nos ren­dus sont éga­le­ment qua­si inexis­tants, tout comme les notes qui vont avec d’ailleurs.

Bon, au final, on trouve toustes un stage dans une struc­ture qui nous plaît plus ou moins, on res­sort “com­pé­tent” et riches des expé­riences que l’on a eu, et le dépar­te­ment donne beau­coup de liber­té de ce point de vue là : on peut assez faci­le­ment deman­der des amé­na­ge­ments, césures, stages hors entre­prise, … bref, comme pré­ci­sé au début du para­graphe pré­cé­dent : très à l’é­coute des besoins des étudiant.e.s… mais dans un cadre où l’étudiant.e GE a un emploi du temps com­plè­te­ment satu­ré et du tra­vail per­son­nel très consé­quent, où est la place à la réflexion ? A la prise de recul ? A l’exer­cice de son esprit cri­tique ? A la construc­tion de son futur, son orien­ta­tion, son métier et sa place en tant qu’in­gé­nieur (ou non) là-dedans ? Com­ment est-il capable de pou­voir expo­ser ses besoins et ses dif­fi­cul­tés, les dis­cu­ter avec ses cama­rades, ses enseignant.e.s, sa direc­tion, les ancien.ne.s étudiant.e.s ?
Et s’il y a de plus en plus de demandes de césure et de stages “alter­na­tifs”, c’est jus­te­ment parce qu’il y a une crise du sens et un besoin de prendre le temps pour se poser des ques­tions, réflé­chir sur soi, le(s) futur(s), c’est quoi un ingé­nieur, et un ingé­nieur dans quel monde ? … ah. Ben tiens, en voi­là une bonne question !

C’est quoi un ingé­nieur GE dans un monde soutenable ?

Elec­tro­nique, Trai­te­ment du Signal, Auto­ma­tique Continue/Discret, Elec­tro­tech­nique, Tele­com­mu­ni­ca­tion, Cir­cuits Radio­fré­quences, Infor­ma­tique Industrielle, …
Tout ça, ce sont des matières de GE (j’ai pas pu tout mettre). A prio­ri, rien de choquant.
Effec­ti­ve­ment, dans une pers­pec­tive où l’in­gé­nieur est une boîte à outil ambu­lante, effi­cace, avec un regard sur le sys­tème glo­bal, ça marche du ton­nerre (c’est le cas de le dire) !
Mais dans un contexte où la pro­duc­tion est extrac­ti­viste, où l’é­co­no­mie est en crois­sance, où le pou­voir est inéga­le­ment répar­ti et contrô­lé, où les 10% les plus riches pol­luent pour 50% de la pla­nète… on peut se deman­der : a‑t-on vrai­ment envie de remettre les clés de “la tran­si­tion éner­gé­tique” aux mains des mêmes per­sonnes qui ont créé l’hy­per­loop qui nous emmène dans le mur en béton ?

Car non, les mines “res­pon­sables” c’est de l’en­fu­mage, et dans un monde où l’on fait une “tran­si­tion éner­gé­tique et numé­rique” aka l’élec­tri­fi­ca­tion de tout, les cap­teurs par­tout, l’in­dus­trie 4.0, le numé­rique par­tout, le pro­mo­tion des éner­gies renou­ve­lables… mais sans pro­jet de sobrié­té abso­lue (en consom­ma­tion d’éner­gie, de matières pre­mières, d’eau, …) et sans remise en ques­tion de notre rap­port au monde, à la nature, à ce que l’on appelle “res­sources”, au vivant, au non-vivant, aux “autres nations” alors c’est juste une oppres­sion de plus contre les popu­la­tions au ser­vice du capi­ta­lisme et du néo-libé­ra­lisme, et non pas au ser­vice de “l’Homme”. D’ailleurs, que signi­fie encore “pro­grès” dans un monde où chaque pro­duit a néces­si­té d’ex­traire plu­sieurs matières, dans des condi­tions désas­treuses pour beau­coup, voya­gé par­tout et rava­gé des éco­sys­tèmes, dis­ten­dus des popu­la­tions entières ?

Pro­grès humain, social, éco­lo­gique, oui, mais pour qui ? Avec qui ? Com­ment ? Est-ce un pro­grès soutenable ?

Alors non, aujourd’­hui, l’in­gé­nieur GE n’est pas sou­te­nable, déso­lé de vous dire que la plu­part des métiers vont dis­pa­raître de gré ou de force avec les contraintes sociales et éco­lo­giques qui pressent sur l’in­gé­nie­rie. Il faut apprendre à pen­ser en contexte, à exer­cer son esprit cri­tique, à prendre conscience de ses res­pon­sa­bi­li­tés, à pen­ser glo­bal et agir local, à ques­tion­ner les besoins, à (ne pas ?) faire (mieux ?) avec moins, et là, on pour­ra res­sor­tir nos outils tech­niques réap­pro­priables, par­ta­geables, contrô­lables, au ser­vice de causes que l’on veut soli­daires, enga­gées et soutenables.

Ano­nyme

Res­sources :
— l’ar­ticle de Wiki­pe­dia, Tech­no­cri­tique https://fr.wikipedia.org/wiki/Technocritique
— le livre de Timo­thée Par­rique, Ralen­tir ou Périr https://www.seuil.com/ouvrage/ralentir- ou-per­ir-timo­thee-par­ri­que/9782021508093
— la conf-dis­cus­sion pen­dant la SDAD, ven­dre­di 24 février de F. Jar­rige qui étu­die l’his­toire des tech­niques https://mailchi.mp/ef03c09e526d/semaine-des-alternatives-durables- 2023
— le site de Sys­tExt sur les contro­verses minières https://www.systext.org/

Avatar et la voie du succès

Ava­tar la voie de l’eau est le suc­cès de la fin d’année 2022, il fait par­tie de l’un des films les plus chers jamais pro­duits avec un bud­get esti­mé à envi­ron 350 mil­lions de dol­lars. Mais est-ce que James Came­ron et ce bud­get colos­sal en font un bon film ?  

On se sou­vient tous de ce moment en 2009 quand on a décou­vert Ava­tar pre­mier du nom, démo­cra­ti­sant par la même occa­sion la 3D au ciné­ma. La claque visuelle déli­vrée par le film com­pen­sait lar­ge­ment le mal de crâne après seule­ment 1h de vision­nage. Ce der­nier point et le sur­cout lié à la 3D feront que cette tech­no­lo­gie sera aban­don­née au fur et à mesure des années par de nom­breux réa­li­sa­teurs. 

Pour­tant tout a chan­gé quand James Came­ron annonce que le pro­chain Ava­tar sor­ti­ra en 2022. Alors nos­tal­gique que je suis, j’ai revê­tu mes lunettes per­dues dans un tiroir et rejoint le ciné­ma le plus proche. Je tiens à pré­ci­ser que j’ai regar­dé le film en 3D clas­sique sans IMAX ou 4DX, car ma ville n’est mal­heu­reu­se­ment pas assez grande pour avoir accès à de tels équi­pe­ments (la dia­go­nale du vide…). Ava­tar second du nom a donc pour ambi­tion de faire mieux, plus grand que son pré­dé­ces­seur, mais qu’en est-il vrai­ment ? 

Une his­toire avec moins de bud­get (SPOILER ALERT) 

Ce second Ava­tar nous replonge dans la somp­tueuse pla­nète de Pan­do­ra habi­tée par les Navi, peuple indi­gène for­te­ment atta­ché à la nature grâce à la connexion qu’ils peuvent faire grâce à leur tresse. Cette fois-ci nous redé­cou­vrons Jake Sul­ly une dizaine d’années après le départ des humains ayant for­mé la pre­mière colo­nie humaine sur la pla­nète. Pen­dant ce laps de temps, Jake Sul­ly a fon­dé une famille de Navi se com­po­sant de 2 fils, d’une fille Navi adop­tée et d’un enfant humain aban­don­né lors du départ de la colo­nie.  

Mais les humains ayant fini de réchauf­fer la Terre se tournent de nou­veau vers la pla­nète de Pan­do­ra avec pour ambi­tion de la colo­ni­ser. Jake Sul­ly va tout faire pour les en empê­cher et va déci­der de mon­ter un groupe de Navi rebelles repous­sant les colo­ni­sa­teurs humains (sur­tout amé­ri­cains). Le grand méchant du pre­mier du film revient res­sus­ci­té par la magie du rac­cour­ci ciné­ma­to­gra­phique. Jake Sul­ly se ren­dant compte que sa famille est en dan­ger à cause de lui (ain­si que toute la peu­plade des Navi de la forêt), va fuir vers les contrées des Navi de l’eau en espé­rant que les humains colo­ni­sa­teurs méchants ne viennent pas exter­mi­ner les Navi de la forêt et aban­donne la traque.  

Les rac­cour­cis scé­na­ris­tiques de l’extrême 

Ce qui bien évi­dem­ment fonc­tionne et laisse en paix les Navi de la forêt, qui appa­rem­ment ont ces­sé toute acti­vi­té de rébel­lion. Mais le grand méchant va quand même essayer de le retrou­ver. Bref disons que pour l’instant tout est à peu près logique… sauf le fait que les Navi de la forêt se laissent mar­cher des­sus par les colo­ni­sa­teurs depuis que Jake a dis­pa­ru, que Jake ne se doute pas une seconde qu’il va se faire retrou­ver et mettre en dan­ger les Navi de l’eau chez qui il va élire domi­cile. Bref le scé­na­rio n’est pas le fort du film, et James Came­ron n’a vrai­ment fait aucun effort, tout est cli­ché, de la famille avec les ado­les­cents rebelles, le grand frère, le petit frère et la sœur très étrange mais incroya­ble­ment douée. Mais ne soyons pas néga­tifs par­tout, c’est beau ! Et le film mérite 5 étoiles juste pour ça ! (non) 

Des­sin de Julie.P

Mais on repar­le­ra des gra­phismes après, par­lons du méchant qui est méchant mais pas trop quand même. C’est un Marine amé­ri­cain, donc faire explo­ser et bru­ler des mai­sons de temps à autre lui rap­pelle la vieille époque du Viet­nam (alors que ce n’est vrai­ment pas jus­ti­fié à part pour le faire appa­raitre « méchant »). Le fait de prendre des otages mais de ne pas mettre en exé­cu­tion ses menaces per­met d’avancer dans le scé­na­rio du film. Il y a aus­si des scènes incom­pré­hen­sibles où pour aug­men­ter la ten­sion des dizaines de Navi se bat­tant dis­pa­raissent pour lais­ser seul notre famille à la mer­ci des méchants humains. Des défauts qui pour­tant sautent aux yeux lors du vision­nage. 

Par­lons main­te­nant de la beau­té de ce film, bien sûr il est dû à un mélange de CGI, motion cap­ture et de toutes les tech­niques de modé­li­sa­tion dis­po­nibles aujourd’hui… mais est-ce que tout ça rend bien ? Pour ma part je suis miti­gé, et je prends des pin­cettes car oui le film est joli mais on ne prend pas la même claque que le pre­mier Ava­tar et ce n’était pas le job de ce film de le rem­pla­cer. L’utilisation de la HFR est étrange, cette tech­no­lo­gie per­met d’augmenter le nombre d’images par seconde pas­sant de 24 à 48 ! C’est bien… sauf quand le film fait du jon­glage entre les deux, ça vous donne juste mal au crâne (en plus de la 3D). Il y a aus­si les explo­sions à la Michael Bay qui vous feront oublier tout sem­blant de réa­lisme dans ce film et vous fera chan­ter l’hymne amé­ri­cain avec pas­sion.  

Bon ou mau­vais film ? 

Alors après tout ce que j’ai dit, non Ava­tar la voie de l’eau n’est pas un mau­vais film mais il n’est pas bon pour autant. Je vous conseille même de le regar­der car oui l’océan et l’immensité des plans vous fera tom­ber de votre siège et c’est pour ça que le film est un car­ton mon­dial. Mais il ne vous appor­te­ra aucune réflexion nou­velle ou his­toire inté­res­sante. On se sent très dif­fi­ci­le­ment atta­ché aux per­son­nages et c’est vrai­ment dom­mage. Celui-ci ne mérite clai­re­ment pas l’avalanche de bonnes notes (qui dans un sens encou­rage le réa­li­sa­teur à conti­nuer dans sa lan­cée) 

Scé­na­ris­ti­que­ment le film fait peur pour la suite car la base scé­na­ris­tique est à mon sens très limi­tée (même si on sait très bien à la fin du film quel aspect sera déve­lop­pé), les trois pro­chains films sont pré­vus pour 2024, 2026 et 2028. En atten­dant si vous vou­lez de la SF et du scé­na­rio n’hésitez pas à voir le film Dune de Denis Vil­le­neuve et sa suite qui sor­ti­ra le 3 novembre (je ne peux que vous recom­man­der d’aller lire les livres si vous avez aimé le pre­mier film !) 

Alexandre  

L’INFLATION CONTRE-ATTAQUE

Infla­tion, bla­bla­bla l’inflation, atten­tion INFLATION, garde à l’INF LATION, il faut contrer l’INFLA TION, l’I N F L A T I O N se rebiffe … TAISEZ-VOUS ON N’Y COMPREND QUE DALLE ! Bon, cal­mos les babos. On va essayer de foutre un bon coup de cisaille pour y voir plus clair. 

L’inflation, le mot kifé­peur, une fata­li­té ? Le prix des den­rées cou­rantes qui aug­mentent, le coût du car­bu­rant qui grimpe, le tarif de l’élec­tri­ci­té qui se fait la malle, la valeur du gaz qui explose Aha ! Tout ça est bien nor­mal il parait, il y a le conflit en Ukraine, la fin de la crise Covid … Arf mais moi, ça ne me satis­fai­sait pas tout à fait. Des trucs tour­naient pas rond dans ct’histoire et ça m’a pous­sé à me bou­ger pour me ren­sei­gner, col­lec­ter d’la data, regar­der des trucs etc. Je vais ten­ter de vous résu­mer ce que j’ai pu apprendre. Je suis pas éco­no­miste et je bosse pas à l’INSEE hein, on s’entend mais peut-être que je pour­rais ouvrir quelques hori­zons à quelques per­sonnes et appor­ter quelques pixels de com­pré­hen­sion Salut les IF de la page 8 ! 

Note de l’auteur 

Petite anec­dote mar­rante, l’auteur ori­gi­nal de l’article, Kevin de son petit nom, s’est fait ter­ras­ser par les micro-orga­nismes avant d’avoir pu le finir. Voi­ci ce qu’il écri­vit : « Après mon retour sur le cam­pus en sep­tembre 2022, je me suis ren­du compte que ma bois­son  favo­rite, que je buvais plu­sieurs fois quo­ti­dien­ne­ment, “l’or noir”, “le kawa”, le café,  com­men­çait à me coû­ter de plus en plus cher. Ce fut ensuite le tour du plein d’essence, qui variait autant que des mon­tagnes russes, mais uni­que­ment vers le haut. Puis l’assurance voi­ture. Puis vînt le tour de l’ensemble de mes courses. Puis des livres, une mon­tée en prix tel­le­ment ful­gu­rante que les librai­ries n’avaient même pas eu le temps de chan­ger les prix. Et enfin, les prix des pintes à la K‑fet. » 

Topo infla­tion 

Je pense que nous avons tous pu consta­ter cette hausse géné­ra­li­sée des prix de ce que nous ache­tons quo­ti­dien­ne­ment dans nos maga­sins et grandes sur­faces pré­fé­rées. L’inflation c’est  l’évolution des prix qui n’est pas expli­cable par une hausse de la qua­li­té des pro­duits. Si vous payez plus cher pour de la nour­ri­ture de meilleure qua­li­té, ce n’est pas de l’inflation mais votre niveau de vie qui aug­mente, même si vous dépen­sez glo­ba­le­ment plus et met­tez moins de côté à la fin du mois. L’inflation est mesu­rée sur la consom­ma­tion, les achats immo­bi­liers par exemple, en sont exclus car consi­dé­rés comme des inves­tis­se­ments.  L’inflation qui est annon­cée est une valeur moyenne, cal­cu­lée sur tout un tas de pro­duits de consom­ma­tion usuels. Hors des abs­trac­tions sta­tis­tiques, elle est variable selon le pro­duit, le contexte de pro­duc­tion etc. 

Des­sin de Julie.P

L’INSA euh l’INSEE nous annonce 5.2 % d’inflation sur l’année 2022. C’est en nette aug­men­ta­tion par rap­port aux années pré­cé­dentes. Néan­moins, il faut sou­li­gner que depuis les années 90, l’inflation s’est main­te­nue à un taux très bas pen­dant des décen­nies, jusqu’à aujourd’hui en fait. Si 5.2 % semble grand par rap­port à ces années réfé­rences là, c’est un chiffre tout à fait banal si on remonte plus loin en arrière, pen­dant les périodes où vivaient nos parents, années 70–80 où l’inflation était à 10 % par an sans que l’économie se soit effon­drée pour autant. Par contre, 5.2%, ça nous semble bien peu en com­pa­rai­son des aug­men­ta­tions dont nous sommes témoins dans les maga­sins. Si je n’ai pas la rai­son de cette dif­fé­rence, j’ai au moins des chiffres l’expliquant. L’INSEE nous dit que les tous les prix des pro­duits de la grande dis­tri­bu­tion (en moyenne tou­jours) ont plu­tôt aug­men­té de 13.5 % en 2022 par rap­port aux prix de 2021. Voi­là de quoi chif­frer le sen­ti­ment de notre ami Kevin ! 

Pour­quoi l’augmentation des prix ? Énergie ! 

Bon tout ça c’est bien gen­til mais pour­quoi ces prix aug­mentent ? La guerre en Ukraine ? Le prix du gaz ? Les sur­sauts de la COVID ? Les grandes sur­faces qui s’en mettent plein les poches ? L’augmentation géné­rale et mas­sive des prix de l’énergie est une bonne piste. Les entre­prises encore plus que les ménages sont dure­ment tou­chées par cette hausse ful­gu­rante car elles ont besoin d’une bien plus grande quan­ti­té d’électricité ET qu’elles ne sont presque pas pro­té­gées par le bou­clier tari­faire mis en place par l’État. La conser­va­tion au frais, l’éclairage, le chauf­fage des locaux … Tout cela repré­sen­te­rait quelque chose comme 60 % des charges totales des grandes sur­faces par exemple. D’ailleurs les fac­tures d’électricité des entre­prises pour l’année 2022 avaient aug­men­té de 19 %. Cette aug­men­ta­tion est due à l’augmentation du prix de l’électricité sur le mar­ché en 2021. En effet, les prix d’achat de l’électricité l’année X se réper­cute géné­ra­le­ment sur les prix des contrats l’année X+1. Les four­nis­seurs achètent géné­ra­le­ment à l’avance leur élec­tri­ci­té, qu’ils peuvent éga­le­ment com­pen­ser avec des achats ponc­tuels et quo­ti­diens sur un autre mar­ché d’où l’apparition d’un délai. Si je vous dis qu’en sep­tembre 2022, le prix du MWh a bon­dit jusque 1200€, contre une moyenne à 50€ les années pré­cé­dentes vous devriez avoir pour des réper­cus­sions pour 2023, l’année qui arrive … 

L’électron, libre 

Dit et pour­quoi que l’électricité a autant aug­men­té hein ? Si j’ai bien com­pris, les rai­sons sont essen­tiel­le­ment légales et poli­tique. Avec la guerre en Ukraine et les ten­sions géo­po­li­tiques avec la Rus­sie, le prix du gaz s’est envo­lé Aha­ha. Pour­tant, seule­ment 6 % de notre élec­tri­ci­té est géné­rée avec du gaz. Petit tricks absurde, la loi euro­péenne dit que le prix de l’électricité doit être indexé sur le coût de pro­duc­tion de l’électricité sor­tant de la cen­trale la plus chère du pays. Les cen­trales à gaz évi­dem­ment ! Ain­si donc l’électricité issue du nucléaire doit être ven­due et ache­tée à un prix tota­le­ment décon­nec­té de la réa­li­té… La crise en cours est une crise de mar­ché et non de pro­duc­tion élec­trique ! 

Simon & Kevin

Women-Life-Freedom

The first woman-led revo­lu­tion, what we can do to help them 

“Women-Life-Free­dom”. the world is going to be in huge alter by this slo­gan. Ira­nian women are making his­to­ry. Words do no jus­tice and the rea­sons why Ira­nian women are heroes are end­less. It’s a fight for free­dom, young people, most­ly 15 to 22 years old, who are figh­ting the Isla­mic regime of Iran. Accor­din­gly, the regime is threa­ting, pri­so­ning, raping and killing them. The move­ment that star­ted with Mah­sa Ami­ni’s death is now an inter­na­tio­nal move­ment to down the bru­tal power­ful regime in Iran. We must remem­ber that after the vic­to­ry, which will be soo­ner or later with no doubt. This women-led revo­lu­tion is sup­por­ted by men all the way and the win­ner are not just women, the win­ner is life for Ira­nians, men and women.  

It’s not easy to face cri­ti­cism on a glo­bal scale. But, in fact, whe­ne­ver and whe­re­ver human beings suf­fe­ring and humi­lia­tion, we must take sides. Neu­tra­li­ty helps the oppres­sor, never the vic­tim. Silence encou­rages the tor­men­tor, never the tor­men­ted. Some­times we must inter­fere when human digni­ty is in jeo­par­dy, natio­nal bor­ders become irre­le­vant whe­re­ver men and women are per­se­cu­ted because of their race, reli­gion or poli­ti­cal side, that place must become the cen­ter of the uni­verse. 

Undoub­ted­ly, when tal­king about ancient his­to­ry and culture, you have heard the name of the Per­sian Empire and the Char­ter of Human Rights of Cyrus the Great, which was pre­sen­ted in 500 BC. Per­sian’s his­to­ry and culture has been one of the pio­neers of its time for many years, and it has been influen­ced some­times by des­truc­tive changes in suc­ces­sive conflicts. Thus, along cen­tu­ries, it has been a home of elite scien­tists, mathe­ma­ti­cians and mys­tics such as Avi­cen­na, Khwa­riz­mi and Rumi, Hafez and other pro­minent figures.  

Per­sia has unique geo­gra­phi­cal and cli­ma­tic condi­tions, which have a lot of poten­tial for ener­gy sup­ply, par­ti­cu­lar­ly clean ener­gy, as well as unique cir­cum­stances for luring tou­rists and forei­gn invest­ments. Unfor­tu­na­te­ly, throu­ghout the years of the Isla­mic regime, these spe­cial condi­tions have been repea­ted­ly neglec­ted and mis­ma­na­ged. The results of this incom­pe­tence have occa­sio­nal­ly spread to various areas and natu­ral resources. For ins­tance, the loss of lakes, sal­ting of the rivers, lots of ani­mal extinc­tion, and rui­ning the natures. 

After much dif­fi­cul­ty and sacri­fice, Ira­nians in 1906 suc­cee­ded in brin­ging about a modern revo­lu­tion in the Middle East, and for the first time they were able to approve the nation’s consti­tu­tion through popu­lar vote. Iran even­tual­ly suc­cee­ded in making nume­rous inter­nal adjust­ments and advan­ce­ments. They conti­nued to build bene­fi­cial and fruit­ful forei­gn rela­tion­ships at that time, which were cru­cial for the safe­ty and deve­lop­ment of Middle East. Yet fol­lo­wing the Isla­mic revo­lu­tion in 1979, things became dif­ferent for many groups, inclu­ding women, who had been sub­jec­ted to harsh dis­cri­mi­na­tion and oppres­sion. Now the consent of their male guar­dian is requi­red for seve­ral fun­da­men­tal human rights, inclu­ding tra­ve­ling, divorce, and other vital free­doms. Gover­ning Isla­mic law requires them to fol­low ins­truc­tions regar­ding how to dress and act. In this revo­lu­tion Ira­nian women are at the lea­ding edge of this move­ment des­pite the dis­cri­mi­na­tion they have expe­rien­ced. Women are being raped and mur­de­red in pri­sons while bat­tling for their release while armed with nothing but their bare hands and confron­ting a ruth­less police force. 

 

Iran’s Isla­mic regime (Mullah’s regime) is an Isla­mic theo­cra­cy that includes some ele­ments of a pre­si­den­tial sys­tem, with the ulti­mate autho­ri­ty ves­ted in a “Supreme Lea­der” that must be Islam cler­gies that are cal­led Mul­lah1. Since 1979, with being ruled by the Mullah’s regime, seve­ral times people fought for free­dom, and the regime has killed all of them imme­dia­te­ly, the­re­fore, they never had hope to change their life. For ins­tance, in 2019 the regime killed 1500 Pro­tes­ter in 4 days. But this time is dif­ferent. Unlike pre­vious pro­test, this pro­test is las­ting five months, much lon­ger than pre­vious times. It means the regime didn’t suc­ceed to silent the pro­tes­ter. The main dif­fe­rence is tur­ning Cur­rent pro­test into a glo­bal issue. This time, there is much more hope for suc­cess because the inter­na­tio­nal com­mu­ni­ty is sup­por­ting the Pro­tes­ter. The glo­bal sup­port not only put pres­sure on the Mullah’s regime by the world­wide sanc­tions and boy­cotts, but also give incre­dible hope to pro­tes­ters. That is why the regime cut-off the inter­net in order to prevent the world to know about the situa­tion. The­re­fore, we should be the voice of the people in Iran. We are well plea­sed that French Jour­nal, Char­lie Heb­do, sup­por­ted Ira­nian pro­tes­ter by publi­shing a cari­ca­ture to humi­liate Mullah’s as is shown in the pic­ture. 

Some simple least and low-cost actions can be taken with incre­dible nega­tive impact on the dic­ta­tor­ship in Iran which we are beg­ging the inter­na­tio­nal com­mu­ni­ty to at least takes these actions: 

  • Resha­ring the infor­ma­tion about the situa­tion to be the voice of the Ira­nians since it is not pos­sible for them inside Iran due to inter­net cut-off. 
  • World­wide sanc­tion so that all coun­tries stop doing any com­mer­cial col­la­bo­ra­tion with the Isla­mic regime. No buying or sel­ling any­thing 
  • Depor­ting all dele­gates and ambas­sa­dors from our coun­tries 
  • shut­ting down the Isla­mic Repu­blic of Iran’s embas­sies 
  • Blo­cking all pro­per­ties that the regime and their depen­dents have out­side Iran in the Inter­na­tio­nal Banks, etc.  
  • Star­ting col­la­bo­ra­tions with the Anti-regime col­li­sion?  

 

Unfor­tu­na­te­ly, there was no serious action from the west. Even recent­ly, the Euro­pean Par­lia­ment was deba­ting put­ting IRGC on the ter­ro­rist list; but they didn’t put. In 2020, the IRGC shot down a Ukrai­nian pas­sen­ger flight, killing 176 inno­cent people. It’s ter­ro­rism, isn’t it? What else besides raping, exe­cu­ting, silen­cing, blin­ding, and threa­te­ning people has to hap­pen for the inter­na­tio­nal com­mu­ni­ty to unders­tand that the Isla­mic regime is a regime of ter­ror. The Ira­nian regime engages in ter­ro­rist acti­vi­ties and sup­ports ter­ro­rists in Middle Eas­tern coun­tries and sen­ding drones to kill Ukrai­nian people. 

This is not a revo­lu­tion against any reli­gion. The people of Iran want a free and demo­cra­tic Iran where Mus­lims, Chris­tians, Jews and any other reli­gious or non-reli­gious people can coexist toge­ther in a free coun­try. They want a coun­try where a woman’s life worth as valued as that of a man’s.  

Ira­nians are not just pro­tes­ting com­pul­so­ry hijab or the mora­li­ty police. They’re pro­tes­ting against gen­der apar­theid, for­ced confes­sions, no due pro­cess, unfair trials, extra­ju­di­cial killings, no free expres­sion, tor­ture, fun­ding of ter­ro­rism, and main­ly their figh­ting theo­cra­cy. 

The Isla­mic regime is afraid of any­bo­dy speaks out about the situa­tion. Conse­quent­ly, regime cut-off the inter­net and arrest cele­bri­ties, artist, ath­letes, sin­gers, etc. because they can speak out about the Mullah’s regime. They don’t allow any audience in sta­diums. The brave Per­sian sin­gers, Too­maj Sale­hi, Sher­vin Haji­pour, and many others have been arres­ted. Too­maj is a famous rap­per who has been the voice of the people of free­dom, jus­tice, and truth, and Sher­vin recent­ly won the Gram­my award for “Best Song for Social Change”.  

The regime is ensu­ring that street pro­tests stop. Either by killing them without judi­cial jus­tice, or by public exe­cu­tions, blin­ding them or any other tech­nique of tor­ture and deten­tion. The regime wants people to be sca­red and stay silent. The pic­ture shows three brave Ira­nian girls who have been blin­ded during the pro­tests by secu­ri­ty force. Des­pite kno­wing these bru­tal punish­ments for spea­king out against the regime, 90 percent of Ira­nians are bra­ve­ly against the regime publi­cly. This is how they are the bra­vest ever. 

Sang-culottes

Vive les Matériaux !

Cette année le dépar­te­ment Science et Génie des Maté­riaux change de nom et devient Maté­riaux. J’ai donc inter­viewé le direc­teur du dépar­te­ment Mon­sieur Fré­de­ric Lor­tie pour en connaitre les rai­sons et décou­vrir ce dépar­te­ment ! 

Qu’est-ce que le dépar­te­ment maté­riaux ? 

Le dépar­te­ment Maté­riaux accueille envi­ron 250 élèves dont 20% sont des admis-directs (IUT, CPGE, Uni­ver­si­tés). C’est un dépar­te­ment où la pari­té est res­pec­tée avec envi­ron 50% de gar­çons et 50% de filles. La for­ma­tion d’ingénieur maté­riaux apporte prin­ci­pa­le­ment une exper­tise sur les dif­fé­rentes familles de maté­riaux tout en s’appuyant sur dif­fé­rents champs dis­ci­pli­naires des sciences de l’ingénieur. Elle laisse aus­si une large place à la réa­li­sa­tion de tra­vaux pra­tiques ain­si qu’à des pro­jets indi­vi­duels et col­lec­tifs. Magnifique dessin

Un ingé­nieur for­mé dans le dépar­te­ment conçoit de nou­veaux maté­riaux ou amé­liore les pro­prié­tés de ceux exis­tant, notam­ment la dura­bi­li­té. Il tra­vaille la plu­part du temps au sein d’entreprises (Grands groupes, PME ou TPE…), de bureaux d’études ou d’organismes de recherche. Envi­ron 30% des élèves diplô­més du dépar­te­ment pour­suivent sur une thèse après l’obtention de leur diplôme d’ingénieur, ce qui en fait un dépar­te­ment avec un lien impor­tant avec la recherche. Ce lien n’est bien sûr pas exclu­sif, le diplôme d’ingénieur maté­riaux ouvrant les portes de mul­tiples sec­teurs d’activités autres que la recherche comme l’innovation, la qua­li­té, la pro­duc­tion, le tech­ni­co-com­mer­cial etc… 

Le chan­ge­ment 

Depuis deux ans, le diplôme d’ingénieur obte­nu dans le dépar­te­ment porte la men­tion Maté­riaux, cette men­tion étant recom­man­dée par la Com­mis­sion des Titres d’Ingénieurs (CTI). Le dépar­te­ment a ain­si été renom­mé “Maté­riaux” pour être en accord avec la men­tion ins­crite sur le diplôme.  

En paral­lèle de ce chan­ge­ment de nom, une réforme de l’INSA qui s’étale sur les 5 ans de for­ma­tion a lieu. Celle-ci a pour but de mieux prendre en compte les nou­veaux enjeux DDRS et Numé­riques actuels. Dans le dépar­te­ment maté­riaux, deux modules sur le DDRS (Maté­riaux pour l’énergie et pour un futur sou­te­nable) et 1 module sur le numé­rique (Maté­riaux Numé­riques : I.A et appren­tis­sage) ont été ajou­tés au tronc com­mun de la 5ème  année. Les maquettes de for­ma­tions pour les 3ème et 4ème année seront pro­gres­si­ve­ment modi­fiées dès la ren­trée 2023.  

La for­ma­tion 

La prise en compte du DDRS dans la for­ma­tion d’ingénieur est une obli­ga­tion à pré­sent ins­crite dans le code de l’Education. Dans ce cadre, un groupe de tra­vail de l’INSA de Lyon a défi­ni un socle com­mun de connais­sances à par­tir duquel chaque dépar­te­ment et centre doit construire une for­ma­tion en lien avec ce socle de connais­sances. 

Cette réforme per­met cepen­dant d’avoir une cer­taine liber­té sur l’offre des cours et de se dif­fé­ren­cier au niveau des autres écoles d’ingénieur pro­po­sant le même diplôme. Par exemple, dans le dépar­te­ment, et contrai­re­ment à d’autres for­ma­tions d’ingénieur, tous les maté­riaux sont étu­diés, y com­pris les semi-conduc­teurs qui sont à la base des micros et nano­tech­no­lo­gies. 

Au sein du dépar­te­ment « Maté­riaux », ce sont des étu­diants, qui les pre­miers, ont sen­si­bi­li­sés à l’importance d’introduire des ensei­gne­ments spé­ci­fiques au DDRS dans notre maquette de for­ma­tion. Par ailleurs, une note de cadrage de la direc­tion de l’INSA de Lyon fixant les contours d’une réforme DDRS/Numérique a été publiée. A par­tir de ce docu­ment, des objec­tifs d’apprentissage ont été cocons­truits par des groupes de tra­vail inter- et intra-dépar­te­ments, impli­quant à la fois des ensei­gnants et des élèves.  

Un lien fort avec les entre­prises 

Les chan­ge­ments appor­tés au pro­gramme ne viennent pas que de l’INSA, les entre­prises jouent aus­si un rôle impor­tant. Les entre­prises sont régu­liè­re­ment consul­tées, par exemple, lors des conseils de dépar­te­ment plé­niers. Cela per­met d’avoir l’avis des entre­prises sur les évo­lu­tions de la for­ma­tion à venir. Les employeurs sont par­ti­cu­liè­re­ment favo­rables à l’amélioration de la par­tie numé­rique de la for­ma­tion. Cepen­dant si des modi­fi­ca­tions ont lieu, la for­ma­tion scien­ti­fique et tech­nique doit se main­te­nir au même niveau.  

Les entre­prises peuvent aus­si par­rai­ner une pro­mo­tion, cette année c’est l’entreprise Safran qui par­raine la pro­mo­tion 64. Safran est un groupe inter­na­tio­nal fran­çais pré­sent dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et de la défense. L’entreprise qui par­raine peut pro­po­ser des confé­rences tech­niques, des visites de sites, des sujets de pro­jets pour les étu­diants, des simu­la­tions d’entretiens ou même des stages. Un par­rai­nage s’organiser sous dif­fé­rentes formes car ce sont des étu­diants de la pro­mo­tion, nom­més ambas­sa­deurs, qui pro­posent au par­rain des acti­vi­tés. 

Rejoindre Maté­riaux ? 

Pour ceux qui hésitent dans leur choix de dépar­te­ment, voi­ci la réponse du direc­teur de maté­riaux à la ques­tion : Qu’est-ce ce que vous diriez à une per­sonne qui hésite à rejoindre le dépar­te­ment Maté­riaux ? 

Je leur dirais que tra­vailler sur les maté­riaux, c’est être un acteur clé, capable de contri­buer à rele­ver les défis majeurs de notre époque, notam­ment en matière d’énergie, de trans­port et de construc­tion. Être ingé­nieur Maté­riaux, c’est aus­si s’ouvrir les portes de mul­tiples sec­teurs d’activités et de nom­breux métiers (R&D, inno­va­tion, qua­li­té, pro­duc­tion, tech­ni­co-com­mer­cial…). 

Je leur conseille­rais enfin de nous contac­ter et de venir à notre ren­contre pour dis­cu­ter avec des ensei­gnants et des élèves du dépar­te­ment afin de s’en faire une idée plus pré­cise et d’être en mesure de faire un choix éclai­ré. 

J’espère vous avoir éclai­ré et infor­mé sur ce qu’il se passe en Maté­riaux mais aus­si dans tout l’INSA pour répondre aux nou­veaux enjeux DDRS et Numé­rique ! 

Alexandre