Chroniques d’un Insalien en Chine – Partie 1

Bien le bon­jour, chers cama­rades Insa­liens ! Ça y est, pour toi c’est la ren­trée, et tes petits yeux tout éba­his découvrent (ou redé­couvrent) l’im­men­si­té du cam­pus. Le cam­pus, c’est grand, mais il existe quel­que­chose d’en­core plus grand : le monde ! Et cette année, loin des bons petits plats du Beurk Cas­tor et Pol­lux, et des rafraî­chis­se­ment de la K‑Fet, je vais poser mes valises dans une petite ville à l’autre bout du monde : Bei­jing ! (aus­si connue sous le nom de Pékin. Mais c’est moins hype.)

Esti­més amis et cama­rades, ces quelques lignes ont pour but de vous faire par­ta­ger l’ex­pé­rience d’un Insa­lien dans la capi­tale de la Chine, et de vous faire décou­vrir la culture et la vie quo­ti­dienne dans une uni­ver­si­té à l’autre bout du monde. Mais d’a­bord, quelques ques­tions : Pour­quoi un pays si loin­tain ? Com­ment en arri­ver là ? Com­ment vais-je vivre là-bas ? Pour­quoi est-il si méchant ?

Les mystères du Pays du Milieu…

La Chine et moi, ça fait long­temps qu’on se côtoie. Avant même d’u­ser les bancs d’A­sin­sa, je res­tais tard le soir pour une option langue étran­gère facul­ta­tive, quand d’autres rejoi­gnaient leur doux foyer pour un repos bien méri­té. Alors, pour­quoi m’é­chi­ner à déchif­frer ces hié­ro­glyphes incom­pré­hen­sibles et maî­tri­ser les cinq thons tons de ce lan­gage éso­té­rique ? Pour une rai­son prin­ci­pale : la culture. La Chine, c’est un ensemble de reli­gions, tra­di­tions, fêtes, nour­ri­ture, et j’en passe, tota­le­ment dif­fé­rents et extrê­me­ment riche. C’est vrai, on se fait un petit chi­nois de temps en temps, mais qui était au cou­rant qu’en fait, les nems, c’est viet­na­mien ? Pas grand monde… Et qui savait que la poudre à canon, les pâtes et les bous­soles, tout ça avait vu le jour en Chine ? Bon, c’est vrai que ça vaut pas la quiche lor­raine et la tour Eif­fel, mais ça se pose quand même. 

Ce qui m’in­té­resse le plus, en réa­li­té, c’est le fait que la culture chi­noise est réel­le­ment étran­gère à la culture euro­péenne : Pas d’in­fluence de l’Em­pire romain, du chris­tia­nisme, de la Seconde Guerre Mon­diale… Et du coup, cela se tra­duit par d’autres codes, et un autre mode de vie.

Tous à bord de l’Orient Express !

Mais bon, avant de pou­voir chro­ni­quer sur le pays du soleil levant, encore faut-il y avoir posé les pieds. Pour l’ins­tant, je rédige ces lignes depuis mon cana­pé, bien calé devant un épi­sode d’Her­cule Poi­rot (mais si, le détec­tive mous­ta­chu, là), et tout est en place : visa, valise pliée, échange vali­dée par l’u­ni­ver­si­té de Tsing-Hua à Bei­jing (une des meilleures ! L’INSA offre vrai­ment des pos­si­bi­li­tés d’é­changes sty­lées. Je vais bos­ser avec des gens du MIT !), chambre étu­diante réser­vée. Mais, hon­nê­te­ment, ça en a pris, du temps.

Tout d’a­bord, l’é­change : Pas de sou­cis, en IF, ça se passe comme sur des rou­lettes, côté INSA en tous cas. Bon, c’é­tait un peu la guerre parce que tout le monde vou­lait par­tir à Shan­ghaï. Mais au final tout le monde (aka huit per­sonnes) on pu par­tir dans leurs uni­ver­si­tés chi­noises res­pec­tives. Mais durant le mois de Juillet, alors que mes petits cama­rades rece­vaient leurs lettres d’ad­mis­sion, j’ai com­men­cé à m’in­quié­ter. Puis, dans la pre­mière semaine d’août, deux sur­prises ! Ma lettre d’ad­mis­sion, néces­saire pour mon visa, et un mes­sage dans ma boîte mail me per­met­tant de réser­ver une chambre dans une des rési­dences, en col­lo­ca­tion avec un chi­nois. Avoir un local avec soit, ça ne peut pré­sen­ter que des avan­tages, et puis ça peut au moins ser­vir de tra­duc­teur, du coup je me lance ! Après, tout s’en­chaîne très vite : aller-retour au consu­lat pour le visa (tou­jours un papier qui manque), billet d’a­vion, bourse explo­ra, der­nières courses pour la valise, et enfin, me voi­là fin prêt ! 

J’es­père que tu l’es aus­si, cher cama­rade, pour affron­ter une année qui va être riche en sur­prise, autant de ton côté que du mien, et j’es­père que ces quelques lignes te per­met­tront de te faire rêver à l’autre bout du monde ! Ou juste de décou­vrir un peu plus une autre culture.