L’Insatiable 172 : sources

Dans un sou­cis de rigueur, nous essayons désor­mais autant que pos­sible de réper­to­rier les sources ayant per­mis l’é­cri­ture de nos articles. Voi­ci celles cor­res­pon­dant à L’In­sa­tiable n°172 !

Technologies et conditions de travail

La faim du tra­vail, DATAGUEULE épi­sode 62

L’ef­fet de l’au­to­ma­ti­sa­tion sur l’emploi : ce qu’on sait et ce qu’on ignore, France Stratégie

https://www.strategie.gouv.fr/publications/leffet-de-lautomatisation-lemploi-quon-sait-quon-ignore

Le tra­vail à la chaîne est-il mort ?, Le Monde Diplo­ma­tique, Manuel d’économie critique

https://www.monde-diplomatique.fr/publications/manuel_d_economie_critique/a57174

Une « fureur d’efficacité » enva­hit les usines, Le Monde Diplo­ma­tique, Manuel d’histoire critique

https://www.monde-diplomatique.fr/publications/manuel_d_histoire_critique/a53167

Lidl et Free : l’en­fer au tra­vail vu par “Cash Inves­ti­ga­tion”, France Inter, inter­wiew de Sophie Le Gall

Cash inves­ti­ga­tion — Tra­vail : ton uni­vers impi­toyable, France 2, Cash Investigation

Pré­pa­ra­tion de com­mandes gui­dée par recon­nais­sance vocale, INRS

http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20135

La com­mande vocale, machine à cas­ser les sala­riés, Alter­na­tives Économiques

https://www.alternatives-economiques.fr/commande-vocale-machine-a-casser-salaries/00080734

Cais­sières contre caisses auto­ma­tiques : un para­doxe capi­ta­liste, AgoraVox

https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/caissieres-contre-caisses-68134

Avec les caisses auto­ma­tiques, l’emploi baisse, le stress monte, L’Humanité

https://www.humanite.fr/avec-les-caisses-automatiques-lemploi-baisse-le-stress-monte-566994

Le tra­vail frag­men­té défi­nit de nou­veaux modèles d’organisations, Les Echos

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-189665-le-travail-fragmente-definit-de-nouveaux-modeles-dorganisations-2228156.php

L’intelligence arti­fi­cielle : quel impact sur le monde du tra­vail ?, Wel­come to the Jungle

https://www.welcometothejungle.co/articles/intelligence-artificielle-quel-impact-sur-le-monde-du-travail

Intel­li­gence arti­fi­cielle et tra­vail, France Stratégie

https://www.strategie.gouv.fr/publications/intelligence-artificielle-travail

Usage des TIC, condi­tions de tra­vail et satis­fac­tion des sala­riés, Réseaux

https://www-cairn-info.docelec.insa-lyon.fr/revue-reseaux1-2007–4‑page-115.htm

Algo­cra­tie : L’inégalité pro­gram­mée — #DATAGUEULE 84

Nouveau management

Quand le mana­ge­ment mar­ty­rise les sala­riés, Le Monde Diplo­ma­tique
https://www.monde-diplomatique.fr/2018/11/DENEAULT/59210

Le cynisme, valeur mon­tante du mana­ge­ment, Le Monde Diplomatique

https://www.monde-diplomatique.fr/2014/08/VICTOR/50697

« A bas l’ex­cel­lence ! » par Luc Bol­tans­ky, extrait de Notre Monde de Tho­mas Lacoste

Entre­tien avec Luc Bol­tans­ki et Arnaud Esquerre, Médiapart

Macron et l’ubérisation, ou le nou­vel esprit du capi­ta­lisme, Le Stagirite

Bienvenue en France

Note Cam­pus France, apport éco­no­mique étu­diants étrangers

https://ressources.campusfrance.org/publi_institu/agence_cf/notes/fr/note_45_fr.pdf

Dis­cours d’Edouard Phi­lippe, 19 novembre 2018

https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/discours_de_m._edouard_philippe_premier_ministre_-_presentation_de_la_s_cle463916.pdf

Pour­cen­tage d’é­tu­diants étrangers

Véganisme — questions récurrentes

L’In­sa­tiable a publié dans son numé­ro d’Au­tomne un article vous pré­sen­tant le véga­nisme. Pour aller plus loin, nous vous pro­po­sons quelques réponses aux objec­tions régu­liè­re­ment entendues.

Mais on ne leur fait pas mal aux mou­tons quand on prend leur laine, c’est naturel !

Pour dis­cu­ter de cette remarque, je vais prendre l’exemple des mou­tons mais la réflexion peut être éten­due à chaque espèce vic­time de l’industrie.

Les mou­tons aujourd’hui uti­li­sés ont subi des sélec­tions et modi­fi­ca­tions géné­tiques pour accroître la pro­duc­tion de laine si bien qu’ils ne sont désor­mais plus capables de régu­ler leur laine tout seuls : ils sont donc condam­nés à mou­rir de chaud et à étouf­fer sous le poids de leur man­teau. Nous nous sommes ins­crits dans un pseu­do cycle natu­rel que nous avons créé en les ren­dant esclaves de notre système. 

Pour­tant, les mou­tons sont des êtres sen­sibles qui res­sentent la dou­leur et ont conscience de la vie et de la mort. De plus, selon une étude de l’Université de Cambridge((Franziska Knolle, Rita P. Gon­calves, A. Jen­ni­fer Mor­ton, http://rsos.royalsocietypublishing.org/content/4/11/171228, 8 Novembre 2017)), ils ont une mémoire qui les rend capables de se sou­ve­nir des visages pen­dant plus de deux ans. Les mou­tons dis­tinguent les émo­tions sur les visages humains et autres ani­maux (la colère, le stress ou le calme) et les res­sentent : ils sont très anxieux loin de leur famille et un deuil peut durer plu­sieurs années. L’anthropocentrisme dont le rai­son­ne­ment se teinte est certes condam­nable, mais si le doute existe alors pour­quoi prendre le risque de faire per­du­rer une telle souffrance ? 

La tonte indus­trielle est un enfer : cas­tra­tion à vif, sec­tion de la queue, enfer­me­ment, sépa­ra­tion des familles, mulesing((NDLR : Le mule­sing est une tech­nique chi­rur­gi­cale d’a­bla­tion d’une par­tie de la peau péria­nale des mou­tons.)) et muti­la­tions en tout genres. Ce ne sont PAS des mythes, ce quo­ti­dien est bien celui de l’industrie de la laine actuelle((Voir L214 https://www.l214.com/enquetes/2015/abattoir-made-in-france/moutons, 14 octobre 2015)). 

Le pro­blème ne tient donc pas tant à l’acte de prendre de la laine au mou­ton, mais à tous les rouages ter­ribles qui s’articulent méti­cu­leu­se­ment autour de cet acte pour répondre au dik­tat du pro­duc­ti­visme. La coopé­ra­tion humain/animal est une réflexion qu’il faut enga­ger, mais le che­min est déjà très long pour abo­lir la domi­na­tion, et nous n’en sor­ti­rons pas en nous cachant der­rière un faux argument.

Mais t’imagines toutes les espèces qui vont dis­pa­raître? Et tu me parles de des­truc­tion de la biodiversité ! 

En effet, cer­taines espèces ont été créées par et pour l’humain, et en sont com­plè­te­ment dépen­dantes. Elles sont deve­nues des pro­duits de consom­ma­tion, si bien que les espèces d’élevage repré­sentent une bio­masse 25 fois supé­rieure à celles des ani­maux sau­vages, alors qu’elles repré­sentent moins d’un mil­lième du nombre total. Ain­si, la perte de bio­di­ver­si­té engen­drée par les consé­quences catas­tro­phiques de l’élevage sur les sols, l’air ou le cli­mat est lar­ge­ment supé­rieure… À court terme, le but ne serait pas de lais­ser tous ces ani­maux mou­rir, mais d’arrêter de les faire se repro­duire de manière for­cée et à outrance, et les accom­pa­gner dans une fin de vie digne et sans souffrance. 

Et les éle­veurs, tu y penses ?

L’argument de l’anti-humanisme revient très sou­vent, alors qu’il n’a aucun rap­port avec le sujet. Il est notam­ment déve­lop­pé par Jean-Pierre Digard, dans l’animalisme est un anti-huma­nisme, qui avance que « ce qui n’est pas recon­nu comme allant dans le sens de l’intérêt prio­ri­taire de l’homme n’a aucune chance d’être rete­nu et de s’inscrire dans la durée », et que « la pro­blé­ma­tique du bien-être ani­mal ne tra­duit rien d’autre qu’une rela­tion de type pater­na­liste dans un contexte indus­triel qu’il s’agit sim­ple­ment de rendre sup­por­table aux ani­maux ». J’espère ne pas être idéa­liste en pen­sant qu’il a tort. Le sys­tème indus­triel ne doit pas s’imposer comme la seule solu­tion. Uti­li­sons notre intel­li­gence et ne cher­chons pas notre propre inté­rêt, là où les autres espèces nous donnent tant : en 1997, un groupe de scien­ti­fiques a cal­cu­lé que les ser­vices four­nis par nos éco­sys­tèmes, s’ils étaient cor­rec­te­ment éva­lués, vau­draient autour de 33 000 mil­liards de dol­lars US par an((Nature, 1997. The Value of the World’s Eco­sys­tem Ser­vices and Natu­ral Capi­tal)). De plus, le véga­nisme ne sou­haite pas ren­ver­ser le rap­port en pla­çant les autres ani­maux devant l’hu­main, et en aucun cas l’abolition de l’exploitation ani­male ne des­sert l’hu­main. Mais étant à l’origine de ce sys­tème, c’est à lui qu’il incombe de le chan­ger. En réa­li­té, les acteurs du chan­ge­ment, ceux sur les­quels il faut faire pres­sion, ceux qui ont la res­pon­sa­bi­li­té de cette bar­ba­rie, ce ne sont pas les éle­veurs. Il faut sor­tir de son esprit l’image de l’éleveur heu­reux dans sa ferme tra­di­tion­nelle : la plu­part sont eux-mêmes exploi­tés, tra­vaillent à la chaîne, sou­mis à une concur­rence cruelle et étran­glés par les groupes indus­triels. Ils sont for­cés de pri­vi­lé­gier le coût des trai­te­ments et donc d’empêcher l’émotionnel de s’immiscer dans leur tra­vail. Il y a quelques semaines, j’écoutais une élève ingé­nieur agro­nome racon­ter son pre­mier contact avec l’éleveur d’une exploi­ta­tion fran­çaise dans le cadre d’un stage : « les cris, le sang, la mort, on s’y fait : on n’a pas le choix. ». Ce n’est PAS nor­mal. Et à nou­veau, il est impor­tant de com­prendre que le véga­nisme ne s’attaque pas à cer­tains indi­vi­dus, mais bien au sys­tème, qui les condi­tionne, et les emprisonne. 

Mouais. Enfin si c’est pour man­ger du soja aux pes­ti­cides d’Argentine, autant man­ger de la viande locale.

Les lob­bys ont un pou­voir incroyable sur la conscience col­lec­tive, et par­ti­cu­liè­re­ment quand l’argument légi­time l’absence de remise en question. 

Déjà, au sujet de l’environnement, l’impact de la pro­duc­tion de viande ne réside pas majo­ri­tai­re­ment dans le trans­port contrai­re­ment aux autres pro­duits : la viande locale, c’est donc beau­coup moins cohé­rent que pour un autre ali­ment. Par exemple, l’élevage consti­tue plus de 50% des émis­sions de gaz à effet de serre en Nouvelle-Zélande((Ministère de l’A­gri­cul­ture et de l’A­li­men­ta­tion, http://agriculture.gouv.fr/nouvelle-zelande, 12/07/2016)).

D’autre part, il existe des filières de pro­duc­tion de soja en France. La rai­son pour laquelle cette légu­mi­neuse subit une pro­duc­tion inten­sive, c’est parce qu’elle consti­tue une grande par­tie de la nour­ri­ture des ani­maux d’élevage (85% de la pro­duc­tion mondiale((Soyatech, n.d. « Soy facts », http://soyatech.com.))). Si les pays riches et émer­gents divi­saient par deux leur consom­ma­tion de viande, et que la sécu­ri­té ali­men­taire fai­sait l’objet d’une réelle pré­oc­cu­pa­tion poli­tique, plus de 2,2 mil­lions d’en­fants échap­pe­raient à la mal­nu­tri­tion chro­nique grâce aux céréales éco­no­mi­sées ((Msan­gi S. and Rose­grant M., 2012. « Fee­ding the future’s chan­ging diets : impli­ca­tions for agri­cul­ture mar­kets, nutri­tion and poli­cy », in : Sheng­gen Fan et Rajul Pan­dya-Lorch, Resha­ping agri­cul­ture for nutri­tion and health, Washing­ton : Inter­na­tio­nal Food Poli­cy Research Ins­ti­tute.)). Mais plu­tôt qu’aller dans ce sens, on pro­duit des OGM sous pré­texte que pro­duire plus, c’est nour­rir plus, alors que cette pro­duc­tion est des­ti­née aux ani­maux d’élevage pour satis­faire la demande des pays riches, tout en conti­nuant d’infliger des souf­frances, de détruire la couche d’ozone, et puis les sols en même temps. On a pas besoin que le mur se mette sur notre che­min, on y court volontairement. 

Au sujet du soja, vient ensuite le mythe des hor­mones. Le soja contient en effet des iso­fla­vones, qui sont des phy­to-oes­tro­gènes, et non pas des oes­tro­gènes (hor­mones fémi­nines). En réa­li­té, les phy­to-oes­tro­gènes ce sont des poly­phé­nols, pas des hor­mones : ils ont une struc­ture molé­cu­laire simi­laire, donc poten­tiel­le­ment le même effet sur le corps humain que les hor­mones, mais sont 1000 fois moins concen­trés. Cer­taines études traitent même de son aspect pro­tec­teur vis à vis du can­cer du sein ((D. Ingram, K. San­ders, M. Koly­ba­ba et D. Lopez, « Case-control stu­dy of phy­to-oes­tro­gens and breast can­cer », The Lan­cet, vol. 350,‎ Les poly­phé­nols sont aus­si pré­sents dans les céréales, autres légu­mi­neuses, et même dans la viande. Ain­si, non, vous ne man­gez pas des hor­mones en consom­mant du soja. Par contre, vous consom­mez des hor­mones en vous nour­ris­sant de viande gavée aux antibiotiques.

Le végé­ta­lisme ? Non mais les carences, le prix, puis j’ai pas envie de man­ger des graines toute ma vie.

Le végé­ta­lisme est un régime ali­men­taire par­mi les autres : son impact sur la san­té dépen­dra de la qua­li­té et de la quan­ti­té des ali­ments. Oui, il est plus pauvre en acides gras satu­rés, car ceux-ci sont prin­ci­pa­le­ment conte­nus dans la viande. Oui, il est géné­ra­le­ment plus pauvre en sucre, car très pré­sent dans les pro­duits indus­triels — qui sont encore loins d’être vegan pour la plu­part — ; mais cela n’en fait pas un régime et cet amal­game a été lar­ge­ment dif­fu­sé par les stra­té­gies mar­ke­ting. La nour­ri­ture végé­tale est très diverse et peu chère, mais néces­site de revoir son édu­ca­tion ali­men­taire. Il y aurait beau­coup à écrire sur ce sujet, mais je revien­drai uni­que­ment sur le sujet de la B12, qui est le seul sup­plé­ment réel­le­ment néces­saire au régime végétalien. 

En effet, la B12 est syn­thé­ti­sée par des bac­té­ries, pré­sentes dans les intes­tins de cer­tains ani­maux. Pour les autres, ils s’en pro­curent en man­geant d’autres ani­maux. Les ani­maux d’élevage sont quant à eux enri­chis en B12 arti­fi­cielle. Etant capables de pro­duire cette vita­mine depuis 1948 via la culture de ces bac­té­ries, nous ne sommes donc plus du tout tri­bu­taires de pro­duits ani­maux pour sur­vivre. Une solu­tion qui évi­te­rait un mas­sacre tout en étant plus res­pec­tueuse de l’environnement.

Le véga­nisme est liber­ti­cide : cha­cun a le droit de man­ger de la viande.

La ques­tion se ramène à la place de l’animal dans notre socié­té : actuel­le­ment, l’animal a le sta­tut de « bien meuble » dans le droit fran­çais, c’est à dire un bien qui se meut. Et si nous les inté­grions dans notre socié­té, comme des êtres conscients ? Si nous avons l’habitude de limi­ter nos liber­tés indi­vi­duelles pour que chaque humain puisse jouir de sa liber­té au sein de la socié­té, n’en pour­rait-il pas être de même avec les animaux ? 

Il ne me paraît pas absurde d’arrêter de se nour­rir de chair ani­male dans la mesure où leur droit de vivre est équi­valent au nôtre…Et là, ça grince, ça bloque, ça dérange : pourquoi ?

Parce qu’on remet en cause des bases de socio­lo­gie très solides, qu’on dénonce la dic­ta­ture de l’anthropocentrisme dans nos réflexions. 

Nous accor­dons plus de valeur à une vie humaine qu’à celle des autres ani­maux : pour­quoi ? Oui, nous ne sommes pas pareils. Sur quelle base cela peut-il influen­cer le droit de vivre ? 

Cer­tains cite­ront l’intelligence supé­rieure de l’humain, cette intel­li­gence qui ne l’a pas pro­té­gé de l’avidité de pou­voir et de domi­na­tion, qui l’a conduit à créer un sys­tème qui le dépasse lui-même. Au contraire, les autres espèces ani­males, mais aus­si végé­tales, ont déve­lop­pé des com­por­te­ments bien plus effi­caces et en har­mo­nie avec leur milieu. Et demain, face à l’urgence envi­ron­ne­men­tale, à quoi nous ser­vi­ront nos avions, nos fusées, nos ordinateurs ? 

Alors, face au nou­veau rap­port du GIEC, à l’accumulation de catas­trophes natu­relles, et aux démons­tra­tions quo­ti­diennes de notre bar­ba­rie envers chaque espèce ani­male — comme l’Aquarius qui patiente au nom du bien-être de notre éco­no­mie -, accep­tons de nous remettre en cause, car de toute évi­dence nous n’avons plus le choix.

Lou

L’Insatiable 171 : sources

Dans un sou­cis de rigueur, L’In­sa­tiable sou­haite publier désor­mais les sources de ses articles sur le site inter­net, comme indi­qué dans notre numé­ro précédent.

Infographie sur le constat écologique

Consommation en kWh d’électricité par habitant en moyenne dans le monde

LA BANQUE MONDIALE. Consom­ma­tion d’électricité (KWh par habi­tant). [En ligne]. Extrait de : AGENCE INTERNATIONALE DE L’ENERGIE (AIE), Sta­tis­tiques sur l’éner­gie et balances des pays non membres de l’OCDE et Sta­tis­tiques sur l’éner­gie des pays membres de l’OCDE. Dis­po­nible sur : https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/eg.use.elec.kh.pc (consul­té le 21/10/2018).

+1°C à cause de l’activité humaine, en moyenne sur la surface du globe depuis l’époque pré-industrielle.

INTERGOVERNMENTAL PANEL ON CLIMATE CHANGE (IPCC). Spe­cial Report on Glo­bal War­ming of 1.5 °C. Sum­ma­ry for Poli­cy­ma­kers. SR15_SPM [en ligne]. Incheon, 
Repu­blic of Korea, 6 octobre 2018. Dis­po­nible sur : http://report.ipcc.ch/sr15/pdf/sr15_spm_final.pdf (consul­té le 21/10/2018).

13 millions d’hectares de forêt sont détruits chaque année dans le monde soit l’équivalent de 86 % de la forêt française.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE (FAO). La défo­res­ta­tion se pour­suit à un rythme alar­mant. Com­mu­ni­qué de presse [en ligne]. Rome, 14 novembre 2005. Dis­po­nible sur : http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2005/1000127/index.html (consul­té le 21/10/2018).

Un français produit en moyenne 590 kg de déchets par an, 2 fois plus qu’il y a 40 ans.

AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA MAÎTRISE DE L’ENERGIE (ADEME). Pré­ven­tion des déchets : ce qu’il faut savoir. [En ligne]. 29 novembre 2017. Dis­po­nible sur : https://www.ademe.fr/expertises/dechets/passer-a-laction/eviter-production-dechets/dossier/prevention/prevention-dechets-quil-faut-savoir (consul­té le 21/10/2018).

Parmis ces déchets, 60 % sont recyclés.

MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE. Taux de recy­clage des déchets en France. [En ligne]. 18 mars 2014. Dis­po­nible sur : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/indicateurs-indices/f/1929/0/taux-recyclage-dechets-france.html (consul­té le 21/10/2018).

A titre d’exemple, 88 % des téléphones portables sont remplacés alors qu’ils fonctionnent encore, pour une durée d’utilisation moyenne de moins de 2 ans.

AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA MAÎTRISE DE L’ENERGIE (ADEME). Des tiroirs pleins de télé­phones rem­pla­cés : consom­ma­teurs et objets à obso­les­cence per­çue. [En ligne] Juin 2017. Dis­po­nible sur : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/coop-201706_rapport.pdf (consul­té le 21/10/2018).

Population mondiale en milliards d’individus

ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU). 2017 Revi­sion of World Popu­la­tion Pros­pects. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://population.un.org/wpp/ (consul­té le 21/10/2018).

Article sur la croissance verte

Croissance  du PIB et satisfaction de vivre :
http://annotations.blog.free.fr/index.php?post/2014/01/11/Un-réexamen-de-la-relation-entre-PIB-et-satisfaction-de-vivre

Citation Dennis Meadows 2018 :
https://www.liberation.fr/amphtml/futurs/2012/06/15/le-scenario-de-l-effondrement-l-emporte_826664

Fin de la croissance :
https://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/GADREY/54141

Loi de transition énergétique pour la croissance verte :
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/loi-transition-energetique-croissance-verte

Orientations politiques de l’OCDE et croissance verte :
https://www.oecd.org/fr/social/travail/38085712.pdf
https://www.oecd.org/fr/croissanceverte/travauxdelocdesurlacroissanceverte.htm
https://www.oecd.org/fr/croissanceverte/quest-cequelacroissanceverteetcommentpeut-elleaideraassurerundeveloppementdurable.htm

Discours de E. Macron sur la croissance verte et l’économie circulaire :
http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/20865.pdf

Développement durable, Croissance verte, Économie verte :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/24/l‑union-europeenne-et-le-defi-de-l-economie-verte-quels-modeles-pour-une-meilleure-efficacite-dans-l-utilisation-des-ressources_1526713_3232.html

Les Nations Unies et l’économie verte :
http://archive.ipu.org/splz‑f/rio+20/rpt-unep.pdf

Article sur la décroissance

Précurseurs Simone Weil :
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2017/01/01/simone-weil-1909–1943-precurseur-de-la-decroissance/

Précurseurs luddites :
https://energieetenvironnement.com/2018/05/25/les-luddites-precurseurs-de-la-decroissance-et-du-low-tech/

Un regard lucide sur le contexte capitaliste actuel :
http://revuelimite.fr/journal-la-decroissance-ne-pas-se-taire-contre-les-menees-du-capitalisme-vert-partie‑3

Une croissance infinie dans un monde fini est impossible :
La Décroissance, une vision pour des sociétés plus justes et plus sobres
Publié le novembre 4, 2015 par @_ï Article publié dans le n°14 des Nouveaux cahiers du socialisme, revue canadienne, automne 2015.

Décroissance face à une déshumanisation capitaliste :
http://1libertaire.free.fr/DecroissanceMotObus.html

La décroissance en réponse à notre société de consommation hyper-individualiste :
https://blogs.mediapart.fr/projet-de-decroissance/blog/211216/un-projet-de-decroissance-valide-par-un-modele-scientifique

Les huits points de S. Latouche :
https://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/LATOUCHE/10651

Un des huit points de S. Latouche, relocaliser :
http://revuelimite.fr/aurelien-bernier-sans-demondialisation-pas-de-decroissance

Dimensions culturelle, psychologique de la décroissance :
https://comptoir.org/2017/06/05/cedric-biagini-la-decroissance-est-aussi-une-sensibilite-au-monde/

Décroissance pour les pays développés :
Encyclique Laudato si’, sur la sauvegarde de la maison commune, Pape François (2015), paragraphe 193 p.147.

Article véganisme

https://www.contrepoints.org/2018/05/29/317015-militants-vegans-pas-de-douceur-dans-leur-monde-de-brutes
http://www.konbini.com/fr/tendances‑2/viandards-vegans-nouvelle-guerre‑2–0/
https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/12/y‑a-t-il-vraiment-des-violences-vegans-contre-les-boucheries_1678286
http://lesinsoumis.org/dossier-laine-la-face-cachee-de-lindustrie-de-la-laine/
https://blogs.mediapart.fr/florence-dellerie/blog/190318/veganisme-pourquoi-paul-aries-frederic-denhez-et-jocelyne-porcher-ont-tout-faux
https://www.liberation.fr/debats/2018/03/18/pourquoi-les-vegans-ont-tout-faux_1637109
https://vegan-pratique.fr/conseil/animaux-produits-quotidien/
https://metro.co.uk/2018/09/25/pie-and-mash-shop-closes-after-128-years-because-of-vegans-7978503/?ito=social

Edito

Révélation d’Euractiv, note de Business Europe :
https://www.euractiv.fr/section/climat/news/business-lobby-prepares-pushback-against-eu-climate-goals-update/

Le memo en anglais :
https://www.euractiv.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/09/Business-Europe-strategy-memo.pdf

Cash investigation : plastique, la grande intox
https://youtu.be/wZT3drAYIzo

Aurélien Barrau : la vidéo “virale” :
https://www.youtube.com/watch?v=H4wjc4FHpNY

Aurélien Barrau : interview Thinkerview :
https://www.youtube.com/watch?v=XO4q9oVrWWw

Deep Green Resistance,”Oubliez les douches courtes” :
https://www.facebook.com/deepgreenresistancefrance/videos/1761863787287324/

Fré­dé­ric Lor­don, “Appel sans suite (1)” :
https://blog.mondediplo.net/appels-sans-suite‑1

Fré­dé­ric Lor­don, “Appel sans suite (1)” :
https://blog.mondediplo.net/appels-sans-suite‑2

Besoin d’Amour ?

Peut-être êtes-vous par­tis vous bai­gner cet été, avec en main ce maga­zine qui se dit votre meilleur ami, et vous montre com­ment perdre du poids par cette sai­son qui s’y prête bien ? (n’était-ce pas plu­tôt le moment pour sor­tir les glaces, les bar­be­cues et la bière ? Heu­reu­se­ment tout est pré­vu, les articles “astuces régime” sont tou­jours au pro­gramme pour la reprise…) C’est sur quelques pages de ce maga­zine que je vous pro­pose de discuter.

 

Les vacances sont finies, mais replon­geons-nous dans cette période esti­vale où les corps se dénudent, se tré­moussent et se balancent. Les indus­triels émous­tillés par la cha­leur des corps — ou par l’idée de se faire plein d’argent, sortent leur nou­velle col­lec­tion de maillots de bain qu’on nous dévoile dans les coups de cœur de ce maga­zine. Une belle apo­lo­gie du corps dans sa sexua­li­té pul­peuse ou mus­clée. Parce que c’est ce dont on a besoin (“l’autre est trop vieux”) et ce qu’on désire (“c’est ce qui est beau cet été”), on paie et l’affaire est dans le sac. S’ensuivent des défi­lés de bouts de tis­sus tous neufs — qui cachent mais sug­gèrent — sur des peaux bron­zées, rem­pla­çant les tonnes de bouts de tis­sus neufs de l’an der­nier — donc péri­més. Si les tétons mas­cu­lins n’ont pas à craindre la pudeur, les tétons fémi­nins incarnent encore un cocon éro­tique qu’il faut dis­si­mu­ler… et on tient à cette vision puisque sans elle, ça ferait deux bouts de tis­su en moins à vendre !

Dans ce même maga­zine, un article nous par­tage une vision hédo­nique de la rela­tion “amou­reuse” idéale. Cette belle rela­tion consis­te­rait en des liens par­ti­cu­liè­re­ment phy­siques, courts, pas­sion­nels et sans effort. Il s’agirait de pas­ser du bon temps ensemble, en tête à tête ou sous la couette, mais pour­vu qu’on s’entende. Dès qu’on se lasse, qu’on décèle en l’autre ses défauts, ou qu’il com­mence à nous aimer pro­fon­dé­ment, fuyons ! La liber­té n’admet pas d’attaches. S’agit-il d’un auteur convain­cu, d’un auteur en quête d’un sujet esti­val sen­sa­tion­nel ou d’un auteur qui suit les ten­dances d’un jeune lec­to­rat ? Dans quelle mesure cette vision est-elle répan­due ? Je me per­met­trai d’avancer ici quelques pen­sées qui me sont venues suite à la lec­ture de cet article sur ce type de relation.

HEDONISME

Ce qu’on nous recom­mande, si votre envie est de trou­ver une per­sonne avec qui pas­ser des moments enivrants, c’est de res­ter avec ce com­pa­gnon intime tant qu’on le trouve atti­rant et sans défaut. De pro­fi­ter sans avoir à four­nir d’efforts (pour paraître aimable ou pour sup­por­ter l’autre), et donc de vou­loir le par­te­naire par­fait qui devrait nous accep­ter dans notre imper­fec­tion. Bien sûr ce dés­équi­libre entre notre offre et notre requête implique, pour pro­fi­ter sur “le long terme”, d’enchaîner les flirts. Ain­si, ne pas être las­sé (ou ne pas las­ser ?) et profiter.

Cette suc­ces­sion de rela­tions pour­rait tra­duire un besoin de renou­veau, un rejet de l’ennui voire même une fas­ci­na­tion dans ces jeux de séduc­tion répé­ti­tifs. En ce besoin de renou­veau se reflète notre socié­té de consom­ma­tion : l’objet – ici notre Flirt – est dési­rable, péris­sable et rem­pla­çable. Notre désir étant inta­ris­sable, peut-on atteindre un état stable de bon­heur avec ce genre de rela­tion ? Les entre­prises ont tôt fait de s’emparer de cette vision hédo­nique, et ce ne sont plus seule­ment des bouts de tis­su, mais des indi­vi­dus qu’on nous pro­pose. On nous conforte dans ce mode de vie cen­tré sur le moi et le prin­cipe du prêt-à-por­ter : de l’instantané, du facile et du pas cher. Cette infil­tra­tion libé­rale dans nos rela­tions se fait appli­ca­tion gra­tuite avec Tin­der en tête. Il nous est pos­sible de trou­ver notre coup du soir en un simple glis­se­ment de doigt expé­di­tif. Der­rière chaque pho­to de pro­fil, il a sou­vent fal­lu des heures à poser, trou­ver l’angle le plus flat­teur voire fil­trer le résul­tat — notez que je n’ai rien contre l’éloge de la beau­té du corps que repré­sente la sai­sie pho­to­gra­phique de nos jolies formes éphé­mères. En effet, la concur­rence est rude sur le mar­ché de la séduc­tion : l’âge et le phy­sique pou­vant nous por­ter défaut. Le prin­cipe de Tin­der, prin­ci­pa­le­ment choi­sir un par­te­naire selon son phy­sique, nous enferme dans un nar­cis­sisme évident.

La période des mariages arran­gés voire for­cés semble révo­lue, et pour nombre d’entre nous le mythe de l’âme sœur, d’un seul amour est enter­ré très loin. Tou­te­fois, si la sta­bi­li­té d’une unique rela­tion mono­game n’attire pas tout le monde, se lan­cer dans des pas­sions telles que décrites semblent-elles une voie plus recom­man­dable ? Aus­si éphé­mère et flat­teuse soit cette suc­ces­sion de Flirts, par­tir du prin­cipe que “nous le valons bien” implique qu’on se com­plait dans nos défauts en les igno­rant. Les efforts ne viennent plus de nous, au contraire, c’est à l’autre de faire l’effort de les accep­ter ou d’en arrê­ter là la rela­tion. Peut-on réel­le­ment deman­der à être accep­té tel qu’on est, avec nos défauts ? Ne méri­tons-nous pas d’accéder et de don­ner accès au meilleur de nous-mêmes ? Notre liber­té réside-t-elle dans notre pou­voir à nous lais­ser aller à nos envies ?

DÉSHUMANISATION

La consom­ma­tion de Flirts est inci­tée par la por­no­gra­phie qui ravage un public tou­jours plus jeune. Roc­co Sif­fre­di se déso­lait sur un pla­teau TV de la demande effrayante à laquelle les scé­na­rios por­no­gra­phiques doivent répondre, les dési­rs allant tou­jours de plus en plus loin. Les fan­tasmes sont par ailleurs de plus en plus nor­ma­li­sés que ce soit par les publi­ci­tés ou l’internet. La rela­tion sexuelle est déshu­ma­ni­sée en un rap­port bes­tial, où par ailleurs la femme est sou­vent dégra­dée. Or, c’est par la por­no­gra­phie que nombre d’entre nous rece­vons notre édu­ca­tion sexuelle. On en tire des idéaux fal­la­cieux, concer­nant notam­ment la pilo­si­té. On voit des corps au visage incon­nu s’emboiter méca­ni­que­ment, dépouillés de sen­ti­ments. Elle nous prive du lien sen­ti­men­tal entre les par­te­naires sans lequel faire l’amour n’implique pas plus d’amour que la repro­duc­tion du cochon.

La quan­ti­té est-elle syno­nyme de qua­li­té ? Mal­heu­reu­se­ment, je doute que la taille de notre tableau de chasse soit un cri­tère per­ti­nent pour notre bon­heur. Je me per­mets d’extrapoler à “des par­te­naires suc­ces­sifs” en plus de simul­ta­nés le pro­pos suivant :

“Quand nous affir­mons que la mono­ga­mie contra­rie notre liber­té sexuelle, nous affir­mons que cette liber­té se comp­ta­bi­lise en nombre de par­te­naires : nous affir­mons que le seul champ d’expérimentation légi­time est celui du chiffre, quitte à s’anesthésier émo­tion­nel­le­ment.” (Maïa Mazau­rette, chro­ni­queuse de “la Mati­nale du Monde”)

En effet, enchaî­ner les par­te­naires implique cer­tai­ne­ment qu’on s’est désen­si­bi­li­sé – peut-on être cré­dible en décla­rant sa flamme à son qua­rante-deuxième Flirt ? Cette suc­ces­sion de par­te­naires pour­rait éga­le­ment être la réponse pour faire face à l’angoisse de se mon­trer vul­né­rable, et notre corps désen­si­bi­li­sé par ses mul­tiples rap­ports accu­mu­lés, nous en protégerait.

ESCLAVAGE

Quel pro­blème avec une rela­tion unique et stable ? Selon moi, l’effort, l’engagement et la fidé­li­té. Ou bien la peur de se don­ner et faire confiance, qui pour­rait être cau­sée par des bles­sures de rela­tions pas­sées. Vivre inten­sé­ment le pré­sent à tra­vers des rela­tions libres et légères semble être la meilleure échap­pa­toire. Une vision cen­trée sur le moi – rece­voir plu­tôt que don­ner : choi­sir de s’offrir du plai­sir plu­tôt que du bonheur ?

Pour­tant, s’engager et renon­cer à la fougue pas­sion­nelle d’une idylle, mènent au déve­lop­pe­ment d’un lan­gage sexuel com­mun, à la pro­gres­sion dans la décou­verte du corps qui nous est offert – mer­ci au kama-sutra, et à l’épanouissement mutuel. De plus, sans don et confiance impli­qués dans l’équation, faire l’amour par seul plai­sir char­nel peut en bles­ser (psy­cho­lo­gi­que­ment par­lant) plus d’un. On a beau infan­ti­li­ser l’acte, en faire un jeu et pen­ser se dédoua­ner en poin­tant du doigt nos sex­toys rose licorne, les abus fan­tas­ma­tiques et les humi­lia­tions res­te­ront ce qu’ils sont, et ils ne sont jamais très loin — sur­tout si vous ne connais­sez votre Intime que depuis hier. Au delà du consen­te­ment, il s’agira tou­jours de confiance en son par­te­naire (après si deux jours vous suf­fisent…) et de don de soi. En somme, d’un “aban­don confiant, […] se don­ner comme objet pour être réins­tau­ré en sa liber­té de sujet.” (Jean-Noël Dumont, Le sens du plai­sir)

Et sans sen­ti­ment, qu’apporte un par­te­naire de plus qu’un sex­toy ani­mé ? Ne fait-il qu’assouvir notre “besoin” sexuel ? Ce “besoin” se trans­for­me­rait petit à petit en un véri­table besoin pri­maire asser­vis­sant. Or, faire satis­faire ce besoin réduit l’autre comme objet – à sa fonc­tion sex­toy (et en sou­la­ger l’autre nous réduit éga­le­ment comme simple objet – sex­toy). Ain­si, cette vision de l’acte qui serait stric­te­ment char­nel et pri­maire, ne per­met à aucun des deux d’être réins­tau­rés en leur liber­té de sujet.

 

Les chan­ge­ments régu­liers de par­te­naires sont-ils la méthode miracle vers le bon­heur ? Ils témoignent d’une apa­thie de sur­face à l’égard des êtres sen­sibles que nous sommes — réduits à des objets de consom­ma­tion, nour­rie par notre socié­té liber­taire et notre désen­ga­ge­ment. Réin­ves­tis­sons, si ce n’est déjà fait, un peu de temps, d’effort et de soin dans ce qui nous rend vrai­ment humains, cher­chons à offrir de l’amour plu­tôt que satis­faire des dési­rs dévorants.

 

Sophie

Ingénieurs Engagés, l’enquête

L’In­sa­tiable est heu­reux de reve­nir sur un dos­sier qui lui tient tout par­ti­cu­liè­re­ment à coeur ! Décou­vrez les enjeux de l’in­gé­nie­rie en France et à l’IN­SA ! Un dos­sier signé Sophie, Blac, Ilan, Nico­las V. et Nico­las P. .

Dos­sier publié ori­gi­nel­le­ment dans le numé­ro 167 sor­ti en décembre 2017. Pro­fi­tez de l’été pour le redécouvrir !

Som­maire :

1 — Présentation 

2 — Un Tour de France… un peu différent 

3 — Notre for­ma­tion : un  enjeu majeur 

4 — Trois manières d’agir 

5 — Frise chronologique 

Présentation

Un mou­ve­ment monte en puis­sance depuis quelques mois un peu par­tout en France. Un mou­ve­ment d’é­tu­diants et d’é­tu­diantes en recherche de sens dans leurs études et dans leur futur métier. Plus qu’une recherche d’i­den­ti­té, une remise en ques­tion. La rédac­tion, dont cer­tains membres font par­tie du mou­ve­ment, a vou­lu faire le point sur ces ques­tion­ne­ments et leurs consé­quences concrètes.

“Tu veux faire quoi une fois diplômé ?”

Cette ques­tion revient régu­liè­re­ment dans les conver­sa­tions des Insa­liens, et peut-être que lorsqu’on vous la pose, vous res­sen­tez ce sen­ti­ment d’angoisse, de malaise, de vide, d’être équi­pé d’un péda­lo pour affron­ter une mer déchaî­née. Vous n’êtes pas tout seul.

Par­tons d’un constat. Nous trou­vons du tra­vail faci­le­ment en sor­tant de notre école. Les entre­prises nous voient d’un oeil bien­veillant et inté­res­sé, et nous décrivent comme des débrouillards dou­blés de bons experts. L’angoisse concer­nant notre ave­nir, on peut la ran­ger, la remettre à plus tard et se ras­su­rer en regar­dant les chiffres d’employabilité, les clas­se­ments flat­teurs. Mais voi­là, ce n’est pas si simple, si la ques­tion nous tra­casse, il est impos­sible de s’en débar­ras­ser. Le fameux tube de den­ti­frice, une fois la pâte sor­tie, impos­sible de la faire ren­trer à nou­veau. Parce que dans le “tu veux faire quoi”, il n’est pas sim­ple­ment fait état d’un banal choix d’une entre­prise par­mi d’autres, comme on choi­si­rait un camem­bert au super­mar­ché. “Tu veux faire quoi ?”. La ques­tion est vaste, quelle place veux-tu occu­per dans la socié­té ? Quel sta­tut social ? Dans quel domaine ? Et évi­dem­ment, pour qui ? Pour quoi ?

Le travail

Une fois diplô­més, nous pou­vons ren­trer dans la fameuse “vie active”. Fini d’étudier pour gagner des com­pé­tences. Là, il s’agit de les uti­li­ser ! Et le nœud du pro­blème est bien là : nous devrons choi­sir qui rece­vra nos com­pé­tences. Car en effet, tra­vailler dans une entre­prise ne peut se réduire à y gagner sa vie. C’est une des com­po­santes, certes, mais pro­ba­ble­ment pas l’essentielle. Tra­vailler implique éga­le­ment don­ner une par­tie de son temps, de son éner­gie, de sa san­té, en somme, de sa vie, à une enti­té qui peut être une entre­prise, mais pas for­cé­ment. Pour prendre des termes comp­tables, on inves­tit de notre per­sonne dans un tra­vail, il s’agit donc d’avoir un retour sur inves­tis­se­ment, autre­ment dit de savoir où va pas­ser le temps que l’on aura don­né et la richesse que l’on aura pro­duite. Dans de l’action éco­lo­gique ? sociale ? Dans des salaires plus éle­vés pour les cadres et diri­geants — dont nous ferons par­tie de fac­to ? Dans une meilleure répar­ti­tion du temps de tra­vail ? Dans des condi­tions de tra­vail moins éprou­vantes pour tous ?

Qui sont les ingénieurs ?

Pre­nons la mesure du pou­voir indi­vi­duel que nous avons sur la socié­té en tant que cadre, et du fait que ce pou­voir dis­pose d’un levier consi­dé­rable lorsqu’il s’agit de vendre notre force de tra­vail. Par ce choix, les ingé­nieurs doivent prendre la parole et éva­cuer leur “silence assourdissant”.

En ce sens, notre futur métier a trop long­temps été neu­tra­li­sé. Petit à petit, il a été ran­gé du côté de la Tech­nique, vue ici comme un simple outil sup­po­sé neutre, et l’ingénieur lui-même a été au fur et à mesure trans­for­mé en solu­tion tech­nique. On attend d’un ingé­nieur qu’il résolve un pro­blème, pas qu’il en cri­tique l’énoncé. Plus géné­ra­le­ment, c’est la vision glo­bale de sa mis­sion dont on l’a dépos­sé­dé, en restrei­gnant son acti­vi­té à des tâches spé­cia­li­sées. Tout ceci a notam­ment pour consé­quence de reti­rer tout pou­voir de l’in­gé­nieur sur l’ob­jet tech­nique, qu’il observe par le petit bout de la lor­gnette sans jamais dézoo­mer pour pou­voir com­prendre la fina­li­té de son tra­vail. Et puis­qu’il n’ap­pré­hende plus l’ob­jet dans sa glo­ba­li­té, il est d’au­tant plus dif­fi­cile de per­ce­voir les uti­li­sa­tions dis­cu­tables ou illé­gales de son tra­vail. Ce fut le cas notam­ment lors du scan­dale des moteurs tra­fi­qués Volks­wa­gen, dont l’ampleur de la fraude a sans doute été faci­li­tée par la spé­cia­li­sa­tion du métier et les pertes de connais­sances glo­bales. En pre­mier lieu, l’ingénieur est donc neu­tra­li­sé en l’associant à la neu­tra­li­té pré­su­mée de son exper­tise, et dans le même temps on le neu­tra­lise en lui enle­vant tout pou­voir d’action sur son activité.

Les ingé­nieurs en acti­vi­té se décrivent par­fois comme de petits engre­nages, per­dus dans la méca­nique com­plexe et hors d’appréhension qu’est leur entre­prise, sans prise ni connais­sance de sa fina­li­té. Il n’empêche, chaque engre­nage peut oppo­ser un couple résis­tant, voire même se trou­ver une place ailleurs, dans une machine qu’il appré­hende, à sa taille, et dont la fina­li­té lui per­met de se sen­tir utile.

 

Nous avons une influence

Ingé­nieur. Voi­là le titre que nous aurons. Que ce soit par pas­sion de la tech­nique, pour le pres­tige du métier, le confort de vie pro­mis, ou l’envie de chan­ger le monde, nous avons tous choi­sis d’être des ingé­nieurs. Dès lors, mesu­rons la chance incroyable qui nous est don­née d’étudier dans une grande école, et de bien­tôt déte­nir un diplôme de ce niveau. C’est une chance, mais un grand pou­voir implique une grande res­pon­sa­bi­li­té. Demain, nous serons la classe moyenne supé­rieure, édu­quée et aisée d’un des pays les plus riches au monde, et notre posi­tion est, et sera, idéale pour peser dans les débats socié­taux. Alors com­ment nous, ingé­nieurs, si édu­qués et pour­tant si muets, pour­rions-nous conti­nuer à regar­der ailleurs, alors que notre mai­son brûle ?

Un Tour de France … un peu différent

Le mou­ve­ment Ingé­nieurs Enga­gés se construit autour des branches locales qui ont sur­gi aux quatre coins de la France depuis le début de l’été der­nier. Sur­gi, mais pas du vide, le malaise et les ques­tion­ne­ments pré-exis­taient. L’or­ga­ni­sa­tion répond à un besoin de repré­sen­ta­tion des pro­blèmes et des ques­tion­ne­ments dans la vie des étu­diants. Il suf­fi­sait d’une étincelle.

Après la sor­tie du docu­men­taire “Ingé­nieur pour demain” réa­li­sé par une équipe de la Mouette et d’Objectif 21, l’émulation s’est rapi­de­ment faite sen­tir dans plu­sieurs écoles d’ingénieurs. À com­men­cer par Gre­noble, où un mou­ve­ment mêlant pro­fes­seurs, per­son­nels et étu­diants se crée dès la fin de l’année sco­laire. À l’heure actuelle, ils sont envi­ron 150 de l’INP et de Poly­tech à se regrou­per autour de valeurs plu­tôt bien défi­nies ; ils défendent la soli­da­ri­té et l’empathie, l’éthique, l’ouverture d’esprit, la conscience envi­ron­ne­men­tale et la res­pon­sa­bi­li­té de l’ingénieur en géné­ral. Autant d’axes pour agir par des débats, des dis­cus­sions entre étu­diants et pro­fes­seurs, par des ren­contres …En bref, tous les moyens sont bons pour mon­trer qu’il est pos­sible de réflé­chir et d’agir sur l’impact de l’activité d’ingénieur. Cet impact, cette influence, nous l’aurons tous, eux ont déci­dé d’en tirer par­ti pour suivre leurs valeurs.

Et ils ne sont pas les seuls. Trois autres branches du mou­ve­ment Ingé­nieurs Enga­gés ont bour­geon­né depuis. À l’UTT de Troyes, un groupe d’une ving­taine d’étudiants se sont rap­pro­chés de la branche d’Ingénieur Sans Fron­tière (ISF) locale pour écrire une charte sur le rôle posi­tif de l’ingénieur dans la socié­té. L’idée, c’est que cha­cun peut faire ce qu’il veut pour rendre le monde meilleur, à sa façon.

Il a aus­si été pro­po­sé de mettre en place un label “Ingé­nieurs Enga­gés”, pour se créer un réseau d’entreprises en cohé­rence avec leurs valeurs. En somme, un réseau alter­na­tif à celui qui est com­mu­né­ment pro­po­sé et accep­té. Ils sont aus­si une ving­taine à Tou­louse, à l’INSA cette fois, à se regrou­per entre ensei­gnants et étu­diants depuis octobre pour mon­ter un col­lec­tif et trou­ver leur moyen d’agir.

À Stras­bourg, des Insa­liens ont eux aus­si sau­té sur l’occasion pour ras­sem­bler du monde sous la ban­nière d’ISF Stras­bourg. Ils se tournent vers des pro­jec­tions-débats et des dis­cus­sions sur des thé­ma­tiques comme le fémi­nisme ou l’engagement poli­tique. Une volon­té d’élargir son champ de vision et de réflé­chir libre­ment en fait. Le tout en évi­tant de pas­ser pour des contes­ta­taires, ils veulent tou­cher le plus de monde pos­sible sans être vic­times d’a priori.

Et chez nous ?

À Lyon, une qua­ran­taine d’étudiants de notre école ont com­men­cé cou­rant octobre à réflé­chir sur les meilleurs moyens de mettre en com­mun ce res­sen­ti de dés­équi­libre dans le métier de l’ingénieur, à che­val entre la Tech­nique, dépeinte neutre, et la socié­té, repré­sen­tée par une cer­taine caté­go­rie d’entreprises. Le manque de dis­cus­sions, de débats et d’échange d’idées est aus­si un point impor­tant que ces étu­diants veulent amé­lio­rer. Les méthodes, les moyens, sont encore en dis­cus­sion, le col­lec­tif pré­fé­rant prendre le temps de poser les défi­ni­tions col­lec­ti­ve­ment avant de lan­cer des actions sans cohérence.

Au niveau national

Cha­cun tra­vaille plus ou moins dans la même direc­tion, avec tou­te­fois un axe com­mun, qu’il reste à défi­nir pré­ci­sé­ment. Éthique du métier ? Conscience envi­ron­ne­men­tale ? Humi­li­té et soli­da­ri­té ? Un grand avan­tage à prendre le temps de se poser des ques­tions, c’est de pou­voir mettre des mots sur ce qui ras­semble ; et ce même si les branches du mou­ve­ment sont pour l’ins­tant tour­nées vers leurs écoles. Ces actions locales pour­raient por­ter quelque chose de plus grand et de plus influent, de plus visible et en même temps de plus acces­sible. Il y a actuel­le­ment un pro­jet de créer une asso­cia­tion natio­nale Ingé­nieurs Enga­gés pour per­mettre de lier les actions locales par de la com­mu­ni­ca­tion, du retour d’expérience et par la mise en place d’événements en commun.

Cette asso­cia­tion natio­nale per­met­trait éga­le­ment de dif­fu­ser les idées et les valeurs du col­lec­tif pour d’une part se faire entendre par des ins­tances influentes comme la Com­mis­sion des Titres d’Ingénieur ou la Confé­rence des Grandes Écoles et d’autre part pour per­mettre à d’autres branches locales de pro­fi­ter d’un sou­tien logis­tique pour se lan­cer. À suivre, les dis­cus­sions autour de ce pro­jet sont encore en cours.

Ce n’est que le début

Après l’étincelle du mou­ve­ment Ingé­nieurs Enga­gés et le docu­men­taire “Ingé­nieur pour demain” qui a mis le feu aux poudres, les pro­jets bour­geonnent et se répandent rapi­de­ment. Le moment est à la réflexion et à la dis­cus­sion pour créer une réflexion pérenne, qui pour­ra réel­le­ment s’inscrire dans la vie asso­cia­tive des écoles d’ingénieur fran­çaises. Comme pour dire qu’il est nor­mal de réflé­chir aux consé­quences de notre métier, quel qu’il soit.

Notre formation : un enjeu majeur

Le rôle de l’ingénieur est sou­vent réduit à son aspect tech­nique. Pour­tant, dis­so­cié des valeurs aux­quelles le métier se rat­tache, il perd son sens. Heu­reu­se­ment, les Insa­liens semblent sen­si­bi­li­sés aux ques­tions de déve­lop­pe­ment durable et d’éthique. On constate leur désir de mettre leurs com­pé­tences au ser­vice d’une cause qu’ils veulent défendre notam­ment à tra­vers l’engagement associatif.

Tou­te­fois, ces ques­tions sont bien moins ancrées dans la culture des entre­prises. Cer­tains diplô­més pré­fèrent alors s’orienter vers des métiers alter­na­tifs (arti­sa­nat, éco­no­mie sociale et soli­daire…). D’autres se tournent vers les grands groupes indus­triels, avec par­fois la volon­té de les chan­ger de l’intérieur. Mais le plus sou­vent, l’entrée dans vie active signe l’essoufflement de cette dyna­mique engagée.

C’est ce déca­lage entre les aspi­ra­tions des étu­diants et la réa­li­té du monde du tra­vail qu’ont consta­té l’an der­nier des ensei­gnants de nom­breuses dis­ci­plines. Ils publient alors un Appel dans notre numé­ro de Noël 2016 (n°162) et un col­lec­tif (l’actuel iESS) réunis­sant une tren­taine d’enseignants, d’étudiants et de per­son­nels admi­nis­tra­tifs se crée dans le but d’aider ceux qui ne se retrouvent pas dans le monde de l’entreprise (cf. frise chronologique).

Com­ment enri­chir la for­ma­tion Insa­lienne? Com­ment mettre en valeur les débou­chés aty­piques qu’offre une école d’ingénieur? Com­ment trou­ver sa voie une fois sor­ti de l’INSA? C’est en cher­chant à répondre à ces ques­tions que le forum “ingé­nieurs enga­gés” voit le jour en avril 2017. On y retrouve des asso­cia­tions comme ISF, des ONG, des acteurs locaux de l’Économie Sociale et Soli­daire (ESS), mais aus­si des anciens élèves venus témoigner.

Ce mou­ve­ment a rapi­de­ment séduit des étu­diants-ingé­nieur d’autres écoles, notam­ment grâce à un docu­men­taire réa­li­sé par Objectif21 et la Mouette. Ce der­nier, inti­tu­lé “Ingé­nieur pour Demain” est libre de droit, et dis­po­nible sur Youtube.

Des actions concrètes

Le col­lec­tif pro­pose en juin der­nier un pro­gramme d’enseignements facul­ta­tifs au Conseil des Études qui l’approuve. Le col­lec­tif prend le nom d’iESS (ingénieur.e.s pour l’Économie Sociale et Soli­daire) et s’axe sur l’amélioration de la for­ma­tion en dia­logue avec la direc­tion. L’association (en cours de créa­tion) Ingé­nieurs Enga­gés Lyon compte en paral­lèle mettre en place des actions sur le cam­pus (voir enca­dré ce-dessous).

Ain­si, dès la ren­trée 2018, de nou­veaux modules de for­ma­tion option­nels (25h) seront pro­po­sés à tous les étu­diants de 4ème et 5ème année, dans les­quels ensei­gnants, acteurs de l’ESS, anciens élèves, et des élèves eux-mêmes pour­ront intervenir :

- « ESS pour ingénieur.e.s » avec des inter­ve­nants de la Chaire ESS de Lyon 2, des ingé­nieurs tra­vaillant dans l’ESS, des retours de stages d’étudiants… afin d’identifier les pers­pec­tives pro­fes­sion­nelles pour ingé­nieurs dans ce type d’activités et d’organisations. -« Chan­ger le monde », conçu et mis en œuvre par des élèves de l’association IE-Lyon, notam­ment autour des low tech. — « Ingé­nie­rie et enjeux envi­ron­ne­men­taux », où il sera ques­tion d’éco-conception, d’analyses de grandes contro­verses tech­no­lo­giques autour des enjeux envi­ron­ne­men­taux, et d’approches phi­lo­so­phique et poli­tique de ces ques­tions. — Outre l’ouverture de ces cours à la carte, une for­ma­tion à l’entrepreneuriat res­pon­sable et soli­daire est ouverte cette année dans les dépar­te­ments GEN, TC et SGM. — Une jour­née citoyenne « Pen­ser demain », orga­ni­sée par les élèves et des­ti­née aux 3A des dépar­te­ments GCU et GEN sera expé­ri­men­tée cette année. L’idée est de géné­ra­li­ser la démarche afin de per­mettre à toute la com­mu­nau­té insa­lienne, élèves et per­son­nels, de prendre le temps de débattre ensemble et de don­ner du sens à notre travail.

Enfin, pour faire vivre cette dyna­mique et ouvrir le col­lec­tif, le Centre des Huma­ni­tés les a auto­ri­sé à ouvrir la « Can­tine » iESS : la salle 315 est ain­si dis­po­nible tous les jeu­dis entre 12h et 14h (jusqu’au 28 juin 2018) afin de per­mettre aux étu­diants, ensei­gnants et per­son­nels admi­nis­tra­tifs, sou­cieux de l’avenir du monde, de la for­ma­tion des ingé­nieurs et du rôle de notre école, d’en dis­cu­ter ensemble et libre­ment : il suf­fit d’apporter son déjeuner !

Espé­rons que l’introduction de cette péda­go­gie “col­la­bo­ra­tive” per­met­tra d’étendre cette réflexion au Groupe INSA voire au niveau natio­nal pour per­mettre aux élèves-ingé­nieurs de pour­suivre leurs enga­ge­ments actuels par leur futur métier.

Trois manières d’agir

• Démocratie :

Les can­di­da­tures pour deve­nir élu son rares et peu d’élèves connaissent les élus et le tra­vail qu’ils effec­tuent. Le temps manque aux élus afin d’effectuer des consul­ta­tions auprès des élèves. En fin de compte l’avis des étu­diants remonte dif­fi­ci­le­ment jusqu’à la direc­tion et les élus sont moins légi­times et repré­sen­ta­tifs des élèves du cam­pus. L’équipe “Démo­cra­tie” a pour but d’aider les élus à com­mu­ni­quer mais aus­si d’aller vers les élèves pour leur deman­der leur avis sur la for­ma­tion et les déci­sions prises par l’INSA…

• Éducation populaire :

Cette fois-ci le but est de faire vivre les débats sur le cam­pus et de per­mettre à toutes les per­sonnes qui le veulent de venir échan­ger leurs idées. L’éducation popu­laire se réfère à des méthodes d’apprentissage col­lec­tives : le but n’est pas d’écouter pas­si­ve­ment un confé­ren­cier, mais bien d’apprendre par soi-même. Les ate­liers res­tent ouverts au plus grand nombre d’élèves afin de mul­ti­plier les points de vue et de favo­ri­ser la cri­tique construc­tive : le but est de re-poli­ti­ser les élèves au sens noble du terme en leur don­nant la parole et en sus­ci­tant le débat.

• Agora :

Cette équipe s’est créée en par­tant du constat que la majo­ri­té des entre­prises pré­sentes sur le cam­pus sont celles qui ont les moyens de payer leur visi­bi­li­té auprès des étu­diants, créant ain­si un réel manque de diver­si­té. Le but de l’équipe est de venir pro­po­ser des ren­contres avec des entre­prises ou orga­ni­sa­tions enga­gées socia­le­ment et éco­lo­gi­que­ment peu visibles auprès des étu­diants : ONG, asso­cia­tions, entre­prises de l’Économie Sociale et Soli­daire, fonc­tion publique, mais éga­le­ment des anciens élèves au par­cours non-conventionnel..

Frise Chronologique