L’Insa Lyon candidate à la fusion avec l’Université de Lyon

L’Insa de Lyon envi­sage de fusion­ner avec les uni­ver­si­tés et grandes écoles de Lyon et Saint-Étienne, dans le cadre du pro­jet IDEX. Mise en lumière d’un pro­gramme d’o­ri­gine minis­té­rielle aux enjeux multiples.

Un programme national

Les Ini­tia­tives D’EXcellence (IDEX) sont un pro­gramme por­té par l’État dans le cadre des inves­tis­se­ments d’avenir. Il vise à amé­lio­rer la com­pé­ti­ti­vi­té inter­na­tio­nale du sys­tème d’en­sei­gne­ment supé­rieur et de recherche fran­çais en le rap­pro­chant du modèle anglo-saxon. L’objectif est de créer des ensembles plu­ri­dis­ci­pli­naires de visi­bi­li­té mon­diale. Cela consiste prin­ci­pa­le­ment à fusion­ner des uni­ver­si­tés et des grandes écoles entres elles, afin de ne for­mer qu’une seule enti­té, une “Uni­ver­si­té Unique Inté­grée”, dis­po­sant du pou­voir déci­sion­nel et financier.

L’en­ti­té résul­tante de la fusion se ver­rait alors dotée d’un finan­ce­ment de l’É­tat, blo­qué pen­dant la période mini­male de 4 ans, d’une valeur appro­chant les 800 mil­lions d’eu­ros par pro­jet. Les fonds étant blo­qués, seuls les inté­rêts per­çus annuel­le­ment suite au pla­ce­ment de la somme sont rever­sés à la struc­ture. Au terme des 4 ans, si l’é­va­lua­tion du pro­jet par l’ANR est posi­tive, l’in­té­gra­li­té du finan­ce­ment peut lui être reversée((Cour des comptes, Lan­ce­ment du pro­gramme des inves­tis­se­ments d’avenir rele­vant de la mis­sion recherche et ensei­gne­ment supé­rieur, mai 2013, 189 p. (lire en ligne))).

Le Com­mis­sa­riat Géné­ral à l’Investissement (CGI), char­gé de la mise en œuvre du pro­gramme d’in­ves­tis­se­ments d’a­ve­nir, a man­da­té l’Agence Natio­nale de la Recherche (ANR) pour la mise en place du concours au pro­gramme IDEX. Le pro­gramme n’est en effet pas impo­sé aux uni­ver­si­tés et grandes écoles : pour y par­ti­ci­per, celles-ci doivent se por­ter can­di­dates en dépo­sant un dos­sier auprès de l’ANR, à tra­vers une étape de pré­sé­lec­tion per­met­tant aux can­di­dats de pré­pa­rer une pre­mière ver­sion du dos­sier, sui­vie d’une phase de sélec­tion finale des pro­jets prometteurs.

Le cas lyonnais

Après une pre­mière can­di­da­ture infruc­tueuse en 2011, l’Université de Lyon a pré­sen­té un nou­veau dos­sier en décembre 2015, dont les résul­tats de pre­mière ses­sion ont été remis en juin 2016. Suite à ces résul­tats, le dos­sier a été retra­vaillé et amen­dé afin de prendre en compte les remarques du jury, avant d’être sou­mis dans sa ver­sion finale pour la der­nière étape de sélec­tion, le 29 novembre 2016.

À l’heure actuelle, si l’Université Lyon III a refu­sé le projet((Le Monde, Le pro­jet de fusion des uni­ver­si­tés lyon­naises mis à mal, 23/11/2016 : article en ligne)), par crainte de la dis­pa­ri­tion de l’identité de l’établissement ain­si que de la hausse du nombre d’étudiants, les uni­ver­si­tés Lyon I et Lyon II ont quant à elles voté la par­ti­ci­pa­tion à l’IDEX.

Concer­nant l’In­sa, la der­nière étape consiste main­te­nant pour son direc­teur à obte­nir, par le vote du CA le 8 décembre, le droit d’engager juri­di­que­ment l’école dans le pro­jet, en signant une lettre de posi­tion­ne­ment stra­té­gique et d’engagement((Agence Natio­nale de la Recherche, Ini­tia­tives d’Ex­cel­lence : site Web)).

Pour aller plus loin : La can­di­da­ture de l’Insa Lyon à IDEX­Lyon : décryptage

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