La voilà, la goutte d’eau qui fait déborder le vase, la boule de neige qui déclenche l’avalanche, la bêtise de trop. Nous sommes le 18 avril, à quelques minutes de l’ouverture de la campagne de réservation des résidences. C’est alors que la direction des résidences (DDR) décide de reporter l’ouverture de la campagne de … 3 petits jours. Idiotie ou erreur, cela n’empêche pas la DDR de se cacher derrière une “demande des élus du Conseil de Vie de Campus” pour justifier cet acte. Ces derniers, bénévoles comme nous tous, avaient en effet réalisé une demande de report, afin que la campagne se rapproche de celle du CROUS, et donc dans l’intérêt des étudiants, 2 semaines avant l’annonce de dernière minute de la DDR.
Un énième coup bas qui nous pousse à partager nos combats, réalisés en coulisse, et de faire un tour d’horizon des difficultés que nous rencontrons. Nous n’allons pas plus détailler ici les péripéties qui ont abouti à cette vaste blague. Mais ne vous inquiétez pas ! On a plein d’histoires à vous raconter à la suite de nos dialogues avec la direction.
Le CVC et la valse des présidents
On commence en force par le CVC. Le Conseil de Vie de Campus n’est peut-être pas un conseil statutaire mais c’est lui qui met en lien les résidences, la direction de vie des élèves et les restaurants INSA avec les étudiants. Ça fait beaucoup d’interlocuteurs pour parler de beaucoup de sujets qui concernent beaucoup de personnes, étudiants mais aussi personnels. Vu l’ampleur de la tâche on peut comprendre que certains rendent les armes ! A cela il faut ajouter les accords négociés mais rarement appliqués, comme pour ceux des post-partiels du S1 : suite à nos propositions de préparation commune, la direction avait demandé l’avis des élus sur le mail des post-partiels, pour finalement ne pas tenir compte des remarques importantes et en changeant le contenu (notamment pour la restriction du nombre de personnes par mètre carré dans les résidences).
En moins d’un semestre ce sont ainsi 2 présidents du CVC qui ont démissionné.
Le renouvellement de la direction des restaurants vient encore compliquer la communication. On peut toutefois noter la mise en place des consignes au Prévert sous l’impulsion d’Objectif 21 (nouvellement regroupé au sein d’ALTE²S) et du CVC avec les restaurants INSA.
Le CVA et l’administration
C’est bien connu : la vie associative de l’INSA est colossale. Mais savez-vous qui coordonne tout cela auprès de l’administration ? Le CVA (Conseil de la Vie Associative) s’occupe notamment de répartir les subventions aux associations insaliennes à partir de l’argent que lui donne l’INSA. A ce titre, l’INSA accorde d’énormes moyens aux associations : elle subventionne les associations de filière et de département mais soutient également toute association insalienne bien au-delà du minimum légal, que ce soit en terme financier ou logistique avec les locaux gratuits. En contrepartie, les associations doivent se plier à un certain nombre de règles et suivre des démarches administratives supplémentaires (dossier de sécurité et autorisation de la DVE viennent ainsi s’ajouter au contrat d’assurance) avec le soutien du CVA. Aide non négligeable lorsqu’on pense aux 115 associations actives et aux dossiers de plus en plus longs à remplir pour chaque évènement (on arrive aujourd’hui à des demandes d’autorisation de 7 pages). Le nombre d’acteurs impliqués ainsi qu’un certain manque de clarté rendent les délais extrêmement longs avec plusieurs relances, des documents qui n’arrivent pas à destination… certains ont dû attendre un mois pour une signature !
Le CVA doit également composer avec les décisions unilatérales des directions de l’INSA telles que l’obligation de déclarer toute sortie organisée par une association ou la récente tentative de la DVE pour ajouter de nouveaux documents à la charte VA sans consultation ni validation par des représentants étudiants avant le vote en conseil d’administration (le périple de ce document étant toute une histoire en lui-même on y reviendra), allant à l’encontre du travail de fond proposé par le CVA, amendé et validé par les responsables des associations et les élus-étudiants du CA, suite aux remarques du CE.
Certaines associations participent pourtant au bon fonctionnement de l’Institut. On a par exemple le BdE qui organise la chaîne d’inté pour l’administration, la DVE qui utilise des outils développés par le SIA, le CVA qui organise les formations alcool, etc…
Le CE et les fausses questions
De toute façon ça sera voté en ÇA
Le conseil des études est un conseil statutaire consultatif, autrement dit : le directeur fait une présentation, les membres en discutent et peuvent donner un avis, puis on passe au point suivant !
On y parle de l’évolution de la formation mais également du handicap, de l’égalité des genres, des bourses, etc… Tous des sujets d’importance et nos voix représentent une part importante du conseil (12/32 membres). Les élus peuvent directement poser leurs questions aux experts du sujet pour avoir un avis éclairé (quand on a une réponse). Le conseil se réunit environ tous les mois et pose les fondations pour le travail du conseil d’administration en rassemblant des points de vue et arguments divers. Il peut également se saisir de certains sujets pour en faire la promotion.
L’utilité de ce conseil est pourtant remise en cause lorsque le directeur maintient sa proposition malgré un avis défavorable. Pour le calendrier universitaire 2023–2024, il a fallu attendre qu’un autre conseil (le Conseil Social et Economique) s’y oppose par deux fois à la suite d’un véritable travail de communication de la part des élus pour que la direction abandonne le projet.
Cependant la situation arrive parfois à la limite du ridicule, comme lorsque le directeur demande au conseil de valider une mesure déjà mise en place pour des raisons de deadline : l’an prochain ouvrira une classe spéciale, INS’Avenir, pour permettre la mise à niveau des bacs techno et ceux n’ayant sélectionné qu’une seule majeure scientifique. Les financements sont arrivés tardivement et Parcoursup allait bientôt ouvrir. Il a donc fallu créer la filière avant de demander l’avis du CE.
Le ÇA et la quête de l’info perdue
Faut demander l’avis du CE
Le conseil d’administration ! C’est là que sont votées toutes les décisions budgétaires ainsi que la politique de l’INSA. Toutes les décisions impactant l’ensemble de l’INSA y sont discutées puis votées.
Enfin, celles qui sont inscrites à l’ordre du jour, ce qui peut s’avérer un véritable parcours du combattant ! Ce fut le cas pour la charte VA : le document fixant les règles pour les associations de l’INSA. Après avoir reçu l’avis positif du conseil des études, sous réserve de quelques modifications, le CVA a, pour de justes raisons, choisi de ne pas toutes les retenir. Le CE étant uniquement consultatif, la charte ainsi modifiée n’avait pas à repasser devant ce conseil, et les élus étudiants au CA ont alors demandé que la charte soit proposée au CA. Cependant, la direction, sans exposer de raisons ni même prévenir les élus, a simplement refusé d’ajouter la charte à l’ordre du jour, allant à l’encontre des droits des administrateurs. Les élus ont alors dû batailler pour que le vote de la charte soit mis à l’ordre du jour du CA suivant, deux mois après. En attendant, la DVE crée sa propre version en rajoutant des annexes sans en parler au CVA… et ce sans l’aval d’un quelconque représentant des étudiants ! Le document ainsi modifié a ensuite été promulgué par le CA.
Au vu de l’importance des sujets abordés, il est crucial d’être correctement informé. Pour cela le personnel de l’INSA utilise une plateforme spécifique : GoFast. Il s’agit d’un outil très puissant permettant en théorie de donner un accès à l’information adapté aux besoins de chacun. Dans la pratique, les élus n’ont pas accès à la majorité des documents utiles. Il leur revient alors la tâche de chercher par eux-mêmes les informations sans soutien de la direction. La direction a même refusé de divulguer les coûts détaillés des résidences et de la restauration aux élus alors que ceux-ci ont un droit de vote sur les tarifs.
Certains documents comme les comptes-rendus du conseil d’administration doivent même être publiés sur l’intranet d’après le règlement (pour être accessibles par l’ensemble des administrés, soit tous les étudiants et personnels). Ok, techniquement ils sont sur l’intranet… via un lien GoFast auquel 99% des étudiants n’ont pas accès !
Le mot de la fin
Après ce tour d’horizon des différentes instances où nous défendons jour après jour les intérêts de la majorité (tout en prenant en compte les avis divergents), il est donc temps de faire un état des lieux.
Un constat simple : le dialogue avec la direction et les divers services est de plus en plus ardu, avec des accords rendus nuls et non avenus, le détournement de nos propos, etc. Nous n’allons pas prétendre que tous les problèmes viennent de l’administration : nos avis en conseils sont forcément subjectifs et nous ne sommes pas disponibles pour chaque réunion, ni au fait de chaque sujet. Cependant, il ne faut pas non plus oublier que nous sommes des étudiants jouant le rôle d’intermédiaires avec l’administration. Nous sommes tous bénévoles et ne retirons rien de notre investissement, excepté une certaine expérience en négociation et en pipeau. Ce qui nous motive, c’est en premier lieu d’apporter notre pierre à l’édifice, de défendre la démocratie et les intérêts de nos camarades à l’INSA.
Vive la démocratie
Vive l’INSA
Vos élus-étudiants au CA, CE, CVC