Avatar la voie de l’eau est le succès de la fin d’année 2022, il fait partie de l’un des films les plus chers jamais produits avec un budget estimé à environ 350 millions de dollars. Mais est-ce que James Cameron et ce budget colossal en font un bon film ?
On se souvient tous de ce moment en 2009 quand on a découvert Avatar premier du nom, démocratisant par la même occasion la 3D au cinéma. La claque visuelle délivrée par le film compensait largement le mal de crâne après seulement 1h de visionnage. Ce dernier point et le surcout lié à la 3D feront que cette technologie sera abandonnée au fur et à mesure des années par de nombreux réalisateurs.
Pourtant tout a changé quand James Cameron annonce que le prochain Avatar sortira en 2022. Alors nostalgique que je suis, j’ai revêtu mes lunettes perdues dans un tiroir et rejoint le cinéma le plus proche. Je tiens à préciser que j’ai regardé le film en 3D classique sans IMAX ou 4DX, car ma ville n’est malheureusement pas assez grande pour avoir accès à de tels équipements (la diagonale du vide…). Avatar second du nom a donc pour ambition de faire mieux, plus grand que son prédécesseur, mais qu’en est-il vraiment ?
Une histoire avec moins de budget (SPOILER ALERT)
Ce second Avatar nous replonge dans la somptueuse planète de Pandora habitée par les Navi, peuple indigène fortement attaché à la nature grâce à la connexion qu’ils peuvent faire grâce à leur tresse. Cette fois-ci nous redécouvrons Jake Sully une dizaine d’années après le départ des humains ayant formé la première colonie humaine sur la planète. Pendant ce laps de temps, Jake Sully a fondé une famille de Navi se composant de 2 fils, d’une fille Navi adoptée et d’un enfant humain abandonné lors du départ de la colonie.
Mais les humains ayant fini de réchauffer la Terre se tournent de nouveau vers la planète de Pandora avec pour ambition de la coloniser. Jake Sully va tout faire pour les en empêcher et va décider de monter un groupe de Navi rebelles repoussant les colonisateurs humains (surtout américains). Le grand méchant du premier du film revient ressuscité par la magie du raccourci cinématographique. Jake Sully se rendant compte que sa famille est en danger à cause de lui (ainsi que toute la peuplade des Navi de la forêt), va fuir vers les contrées des Navi de l’eau en espérant que les humains colonisateurs méchants ne viennent pas exterminer les Navi de la forêt et abandonne la traque.
Les raccourcis scénaristiques de l’extrême
Ce qui bien évidemment fonctionne et laisse en paix les Navi de la forêt, qui apparemment ont cessé toute activité de rébellion. Mais le grand méchant va quand même essayer de le retrouver. Bref disons que pour l’instant tout est à peu près logique… sauf le fait que les Navi de la forêt se laissent marcher dessus par les colonisateurs depuis que Jake a disparu, que Jake ne se doute pas une seconde qu’il va se faire retrouver et mettre en danger les Navi de l’eau chez qui il va élire domicile. Bref le scénario n’est pas le fort du film, et James Cameron n’a vraiment fait aucun effort, tout est cliché, de la famille avec les adolescents rebelles, le grand frère, le petit frère et la sœur très étrange mais incroyablement douée. Mais ne soyons pas négatifs partout, c’est beau ! Et le film mérite 5 étoiles juste pour ça ! (non)
Mais on reparlera des graphismes après, parlons du méchant qui est méchant mais pas trop quand même. C’est un Marine américain, donc faire exploser et bruler des maisons de temps à autre lui rappelle la vieille époque du Vietnam (alors que ce n’est vraiment pas justifié à part pour le faire apparaitre « méchant »). Le fait de prendre des otages mais de ne pas mettre en exécution ses menaces permet d’avancer dans le scénario du film. Il y a aussi des scènes incompréhensibles où pour augmenter la tension des dizaines de Navi se battant disparaissent pour laisser seul notre famille à la merci des méchants humains. Des défauts qui pourtant sautent aux yeux lors du visionnage.
Parlons maintenant de la beauté de ce film, bien sûr il est dû à un mélange de CGI, motion capture et de toutes les techniques de modélisation disponibles aujourd’hui… mais est-ce que tout ça rend bien ? Pour ma part je suis mitigé, et je prends des pincettes car oui le film est joli mais on ne prend pas la même claque que le premier Avatar et ce n’était pas le job de ce film de le remplacer. L’utilisation de la HFR est étrange, cette technologie permet d’augmenter le nombre d’images par seconde passant de 24 à 48 ! C’est bien… sauf quand le film fait du jonglage entre les deux, ça vous donne juste mal au crâne (en plus de la 3D). Il y a aussi les explosions à la Michael Bay qui vous feront oublier tout semblant de réalisme dans ce film et vous fera chanter l’hymne américain avec passion.
Bon ou mauvais film ?
Alors après tout ce que j’ai dit, non Avatar la voie de l’eau n’est pas un mauvais film mais il n’est pas bon pour autant. Je vous conseille même de le regarder car oui l’océan et l’immensité des plans vous fera tomber de votre siège et c’est pour ça que le film est un carton mondial. Mais il ne vous apportera aucune réflexion nouvelle ou histoire intéressante. On se sent très difficilement attaché aux personnages et c’est vraiment dommage. Celui-ci ne mérite clairement pas l’avalanche de bonnes notes (qui dans un sens encourage le réalisateur à continuer dans sa lancée)
Scénaristiquement le film fait peur pour la suite car la base scénaristique est à mon sens très limitée (même si on sait très bien à la fin du film quel aspect sera développé), les trois prochains films sont prévus pour 2024, 2026 et 2028. En attendant si vous voulez de la SF et du scénario n’hésitez pas à voir le film Dune de Denis Villeneuve et sa suite qui sortira le 3 novembre (je ne peux que vous recommander d’aller lire les livres si vous avez aimé le premier film !)
Alexandre